À l’Assemblée nationale, le ministre malien de la Défense Dahirou Dembélé a été interpellé par des députés sur la situation militaire. Cette semaine l’armée malienne a encore perdu des hommes. 30 militaires ont été tués lors d’une attaque survenue à la frontière nigérienne. Des élus ont demandé des explications au ministre de la Défense, et critiqué l’action des forces étrangères au Mali.
Homme populaire au sein des troupes, le ministre malien de la Défense, dans l’hémicycle, a parlé avec la même liberté de ton que les députés. Ainsi, malgré deux dernières victoires annoncées sur les terroristes, pour lui, la situation reste difficile sur le terrain.
« Aujourd’hui encore, ça ne va pas. Nous traversons un moment très critique de notre histoire », explique le général Dahirou Dembélé. Il y a des problèmes de moyens, souligne le ministre. « On a réellement besoin de certains matériels. »
Devant les députés, le ministre malien de la Défense lève le voile sur la dernière attaque contre les troupes maliennes dans la localité de Boulikessi. « À ce jour, les forces spéciales n’avaient aucun moyen. Quand je suis allé les voir avec les rescapés, ils m’ont dit : “on a que ces deux bouteilles-là, comment est-ce que vous allez nous donner à boire et à manger ?“ »
Et face aux critiques de certains députés contre les forces militaires françaises, étrangères, le général Dahirou Dembélé réagit publiquement. « Souvent, j’entends beaucoup de compatriotes dire : “les Français sont là, nous sommes attaqués, ils ne vont pas intervenir“. Ces forces-là, souvent, sont venues pour nous soutenir. »
À peine son intervention terminée, le général Dahirou Dembélé est retourné dans son ministère pour diriger une réunion sur le renforcement des capacités de l’armée malienne.
RFI