Entre juillet et décembre 2021, au moins 886 civils ont été tués, blessés, enlevés ou disparus, indique une note de la Minusma sur les tendances des violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire au Mali.
Publiée le 24 mars dernier, la note documente une diminution de 7% du nombre de violences à l’égard des civils par rapport au premier semestre, où il était de 948 violations et abus. Au dernier semestre 2021, 318 civils ont été tués, 225 blessés et 343 enlevés ou disparus. Parmi les 886 victimes enregistrées on compte 40 enfants et 65 femmes.
Cependant, comparativement au premier semestre 2021, le nombre de personnes tuées a enregistré une hausse de 16% tandis que celui des personnes enlevées a connu une baisse de 19%. Le Centre du pays a été l’épicentre des violences tout comme le premier semestre 2021. Sur les 886 atteintes et violations aux droits de l’homme et au droit international humanitaire enregistrées au cours de la période en revue, 597 (68%) y ont été documentées. La région de Ségou vient en tête (33%), suivie de Bandiagara (25%), Mopti (8%) et Douentza (2%). Les atteintes aux droits de l’homme imputables aux groupes tels que le JNIM et autres similaires ont connu une hausse de 21% comparativement à celles documentées au cours de la période précédente. Ils ont été les principaux auteurs des violences contre les civils, comme de janvier à juin 2021. Ils ont été responsables d’au moins 570 civils tués, blessés et enlevés dans les régions de Bandiagara et Ségou (28%), Gao (10%), Tombouctou (4%), Mopti (10 %) et Ménaka (6%). Par contre, les actes de violence imputables aux milices et autres groupes d’autodéfense communautaires ont enregistré une diminution de 19%. La note de la Minusma poursuit que la multiplication des opérations militaires dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ont donné lieu à « des violations des droits de l’homme. » Les Forces de défense et de sécurité maliennes se seraient rendues « coupables de la mort de 25 civils, de 14 autres blessés et une disparition forcée et plusieurs arrestations illégales et de 11 détentions arbitraires. » Ces chiffres sont en baisse comparés à ceux du premier semestre où ils étaient de 104 victimes. Au cours du second semestre 2021, les groupes armés signataires ont été responsables de 46 atteintes aux droits de l’homme, notamment dans les régions de Gao (16), Ménaka (11) et Tombouctou (19). Boubacar Diallo
Source : Journal du Mali