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Mali : Le volte-face du 6 juin 2015 ou le numéro d’équilibriste du régime IBK à la recherche de la paix canardée

Le volte-face du 6 juin 2015 ou le numéro d’équilibriste du régime IBK à la recherche de la paix canardée

 IBK ibrahim boubacar keita rpm
I. Rappelons les faits:
Le 18 juin 2013, l’accord dit préliminaire de Ouagadougou, prévoyait le cantonnement des groupes armés qui lézardent l’immensité du désert malien.
Si cet accord, préliminaire, a permis de faire les élections présidentielles et législatives de 2013 au Mali sur toute l’étendue du territoire malien, il n’a jamais permis de cantonner, comme il le prévoyait pourtant, les groupes armés illégaux qui font la loi au nez et à la barbe des soldats de l’ONU et de Berkhane au nord du Mali.
Après une aventure “Maranesque” de Moussa Mara, qui s’est soldée par la bérézina pour l’armée malienne à Kidal en mai 2014, les fantassins de la CMA, un groupe armé illégal bichonné royalement par la communauté qui se dit “internationale” depuis 2011 au Mali, en a profité pour réoccuper militairement presque intégralement toute la région de Kidal et même certaine partie des régions de Gao et de Tombouctou.
IBK et son régime qui n’ont ni vision ni méthode, n’avaient que leurs yeux pour constater les dégâts et impuissants ils s’en remettent au président Mauritanien, celui-la même qui a hébergé et qui héberge encore les membres du Mnla depuis le temps ATT et dont l’un de ses conseillers cinéaste est réalisateur d’un film “Timbuctu” pour falsifier l’histoire et montrer à la face du monde que ce sont les touareg seuls qui sont persécutés au nord du Mali alors que l’occupation des islamistes en 2012 a éprouvé toutes les populations du nord du Mali sans distinction de race ni de couleur de la peau.
La France de Hollande qui tire les ficelles de la guerre d’asymétrie depuis 2013 au Sahel à la suite de celle de Sarkozy en Libye en 2011, a plaidé à l’ONU pour des résolutions qui ont finalement donné naissance à la Minusma pour colorer un peu Serval et Berkhane qui n’ont point besoin de résolution de l’ONU, mais s’accommodent parfaitement d’une simple lettre de Dioncounda, nuitamment signée le 10 janvier 2013.
La France joue donc sur plusieurs tableaux pour maximiser ses chances:
-militaire (Serval puis Berkhane),
-diplomatique (résolution de l’ONU, appuis à la Minusma et aux médiations burkinabé et algérienne),
-financière (coopération bilatérale, financement divers au Mali et remise de dettes au profit du Mali)
-mais surtout officieuse ( large collaboration avec les groupes armés de la CMA à Kidal).
Dans ce registre, elle a pressé pour avoir un accord de paix lors des négociations d’Alger qui ont suivi la cuisante défaite de l’armée malienne en mai 2014.
Et en mars 2015 un accord d’Alger 2 a été paraphé par certaines parties prenantes à la négociations (gouvernement du Mali et plateforme) et finalement en mai 2015 par les éléments de la CMA avant la signature du 15 mai 2015 à Bamako.
Peu avant cette signature, il est apparu clairement que le sous secrétaire général de l’ONU aux opérations de maintien de la paix, Mr Ladsou, un français à l’ONU, a plaidé vivement pour la CMA “ceux qui ne sont pas la”.
La France a brillé par sa présence au minima sans ministre ni haut dirigeant au CICB de Bamako, le 15 mai dernier, mais Mr Ladsou a bien fait savoir à tout le monde la politique française du Nord du Mali.
IBK qui n’a ni politique, ni vision, ni méthode pour régler la crise au nord de notre pays, s’est s’enflammé dans un discours populiste, belliqueux et belliciste pour répondre au tic au tac à Mr Ladsou.
Il était évident que l’accord d’Alger qui fut signé le 15 mai 2015 ne satisfaisait ni la CMA ni la France puisqu’il ne permet pas d’avoir une autonomie fédéraliste dont ils espéraient.
La technique de la CMA et de la France a été de jouer au “Stop And Go” avec l’accord d’Alger afin de pouvoir y ouvrir une brèche quand bien même que les négociations étaient sensées être clauses depuis mars 2015.
Le “stop” s’était, refuser de signer l’accord par la CMA et le “Go”, s’était de proposer de nouveaux rounds de négociation pour déverrouiller l’accord signé le 15 mai 2015 et y introduire des Clauses d’une parfaite autonomie au nord du Mali et au profit des seuls membres de la CMA.
Ce qui est totalement scandaleux!
Mais au moment même où la CMA s’active dans cette voie royale tracée spécialement pour elle et reçoit les membres de l’ONU et la médiation à Kidal, elle essuie, contre toute attente de sa part, des échecs militaires cuisants à Ménaka, Teninkou, Tinfadimata, Léré, Tessit, etc.
Agacés, les stratèges militaires de la CMA, le “Colonel” Mohamed Ag Najim et Cheick Ag Aoussa, inventèrent leur nouvelle technique de la “morsure de fourmi” ou de la “piqure de moustique” qui consiste à attaquer et piller tout azimut les localités du Nord du Mali sans avoir l’intention de les garder.
Cette nouvelle stratégie non plus ne permet pas à la CMA de reprendre pieds à Ménaka, par les armes, dont les populations soutiennent, ardemment, les combattants du Gatia qui ont investi la ville et défait les fantassins de la CMA.
Alors, la CMA à travers la machine de communication du Mnla, s’adonne à sa vielle technique de la victimisation et accuse le Gatia d’exactions contre les civils qui passe comme une lettre à la poste à la Minusma qui ouvre à son tour, fièrement, une enquête pour crimes contre les civils.
Mais tout le monde a compris que c’est le Gatia qui est dans le viseur de la Minusma!
Et surprise générale, le gouvernement IBK, au moment même où la CMA est en difficulté sur tous les fronts militaires au nord du Mali, se résout à se rendre encore à Alger pour renégocier avec la CMA, seul groupe récalcitrant qui a osé dire non à la signature du 15 mai 2015 de l’accord d’Alger 2 à Bamako.
Pourquoi cette volte-face du régime IBK?
Est-ce parce que Mediapart ait auparavant rappeler à IBK son accointance flagrante avec Michel Tomi à travers des écoutes téléphoniques que pratique la justice française sur cet homme d’affaires Corse?
Si tel est le cas, comment IBK peut-il prendre le risque de défier la France alors qu’il copine dangereusement avec les milieux crapuleux en France?
II. Mon constat:
De deux choses l’une:
1.  Soit IBK a eu une soudaine apparition qui lui permet de narguer, sans vergogne, les combattants de la plateforme et du Gatia, en allant renégocier à Alger, l’accord signé le 15 mai 2015 à Bamako et eu le courage de signer le 6 juin un “arrangement” sécuritaire qui donne carrément un ultimatum de 72 heures à la plateforme de déguerpir de Ménaka et qui crée les germes d’une armée sous régionale au nord du Mali dirigée par les fantassins de la CMA uniquement.
2. Soit il ne sait plus ce qu’il fait à la tête de notre pays.
On ne peut pas être un dirigeant d’un pays souverain et avoir les pieds et mains liés.
IBK a eu deux bonnes années pour se préparer à toutes les éventualités face à une crise gravissime qui avait déjà balayé le régime laxiste et naïf d’ATT.
Mais apparement, il a cru qu’il a gagné au loto ou au PMU Mali en gagnant les élections en 2013, et s’est adonné à du luxe inutile, des voyages inutiles, des surfacturations inutiles, et des fréquentations inutiles avec les milieux mafieux et crapuleux comme le montre si bien les transcriptions des écoutes téléphoniques avec Michel Tomi.
Dans ces conditions IBK a joué le jeu de la France contre le Mali et contre le peuple malien.
La signature du 6 juin 2015 à Alger par son ministre Diop des Affaires Azawadiennes, d’un ultimatum au Gatia, seule force militaire qui déchire les drapeaux fantaisies du Mnla et les remplace par le drapeau malien au nord du Mali, en est la parfaite illustration.
En ce mois de juin 2015, mois du centenaire du président Modibo Keita, la trahison d’IBK, contre la république du Mali, est de taille mais le peuple malien ne va pas se laisser faire.
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