Emmanuel Macron reçoit ce 16 février au soir, à Paris, les dirigeants européens et africains engagés dans la lutte contre le djihadisme au Sahel.
Rester concentré sur le Mali serait une erreur analyse l’Elysée
Face à l’hostilité de la junte malienne, la France n’écarte plus l’idée de quitter le Mali. Plusieurs bases françaises ont déjà été fermées au Mali mais 2 400 militaires Français sont toujours sur place. Partir du Mali mais pour aller où, faire quoi et avec qui ? Rester concentré sur le Mali serait une erreur analyse l’Elysée. Au Sahel, la menace est plus diffuse et s’étale désormais sur une large zone. Selon Dominique Trinquand, expert militaire : « on voit une inquiétude avec la Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin. Un ministre me disait que notre frontière nord est la ligne de front. Ce n’est plus une question grise. L’Europe et la France sont conscientes de la menace qu’il pourrait y avoir en laissant un califat s’installer dans cette région du monde ».
Il n’est donc pas question d’abandonner le Sahel. Depuis des semaines les ministres des Affaires étrangères d’Afrique de l’Ouest discutent et négocient avec Paris pour redéployer les forces au Niger par exemple. Mais si Barkhane évolue, ce ne sera pas un simple déménagement de contingent d’un point A à un point B. Il y aura peut-être moins d’hommes au sol mais c’est un combat toujours efficace, explique Michel Goya, ancien officier : « 80% des djihadistes qui sont éliminés le sont par nos drones, nos forces aériennes et nos forces spéciales. S’il y a à nouveau une dégradation de la situation on pourra intervenir en pompier si je puis dire ». Ce soir Paris aura à cœur de démontrer que les décisions relèvent du consensus. La « coopération » avec les forces locales est le maître-mot. Une manière aussi de rendre moins visible la présence française au Sahel.
Victoire Faure
Source: radioclassique