(Agence Ecofin) – Après la suspension de RFI et de France 24, le pouvoir malien avait amélioré sa côte de popularité sur son territoire, liant la décision à une question de « souveraineté nationale ». Dans le même temps, certaines organisations professionnelles du secteur mettaient en garde contre un éventuel climat de censure.
Au Mali, le régulateur vient de suspendre pour deux mois la chaîne de télévision Joliba TV. L’information a été partagée sur les réseaux sociaux par de nombreux journalistes locaux. Selon leurs posts, la Haute Autorité de la Communication (HAC) a sanctionné la chaîne de télévision suite à un édito diffusé le 30 septembre dernier.
« Les colonels au pouvoir gouvernent avec l’opinion de la foule et la foule par définition ne réfléchit pas. Attention au naufrage », affichait en titre l’élément diffusé par Joliba TV.
L’édito avait suscité une réaction ulcérée des autorités maliennes qui ont envoyé une mise en demeure au média. Selon le régulateur, l’édito comporte des « propos diffamatoires et des accusations infondées » à l’encontre des autorités de la transition.
Pour le moment, sur les réseaux sociaux, les Maliens se contentent de relayer l’information. Leur réaction concernant la sanction sera intéressante à observer. Si la population fait écho aux récriminations des professionnels de la presse, qui ne devraient pas tarder, ce serait le premier camouflet des autorités de la transition dans la gestion de leur image. En effet, depuis plusieurs mois, une majorité de Maliens semble soutenir toutes les décisions des autorités et tente de donner une image de pays soutenant ses dirigeants, notamment dans la brouille diplomatique qui l’oppose à la France.
Servan Ahougnon