(Agence Ecofin) – Le Mali a promulgué un code minier augmentant la participation de l’État dans les mines et censé rapporter au moins 500 milliards FCFA de recettes en plus par an. L’application des dispositions de cette loi aux anciens projets, dont la future première mine de lithium du pays, reste incertaine.
La compagnie minière Leo Lithium, copropriétaire et opérateur de la future mine de lithium Goulamina au Mali, a obtenu la suspension de la cotation de ses actions de la bourse australienne ASX. Elle en a fait l’annonce le 19 septembre, précisant que cette décision a été prise dans l’attente d’un autre communiqué sur une correspondance du gouvernement malien portant sur l’application du nouveau code minier malien à son projet.
Le code minier 2023 au Mali fait notamment passer la participation de l’État et des investisseurs locaux à 35 %, contre un maximum de 20 % pour l’État dans l’ancienne loi. Adopté début août par le Parlement, il a été promulgué le 28 août 2023 par le président de la Transition Assimi Goita. L’objectif des autorités avec ce texte est d’accroitre les revenus miniers, avec 500 milliards de francs CFA de recettes en plus attendus chaque année.
Du côté des compagnies actives dans l’exploitation de l’or au Mali, l’optimisme est de mise, car elles estiment que leurs permis miniers sont conformes aux règles en vigueur au moment de leur octroi.
L’application des dispositions de la nouvelle législation ne devrait donc pas les concerner, bien qu’aucune annonce officielle n’ait encore été faite en ce sens par les autorités locales. Le contenu de la correspondance adressée à Leo Lithium qui dispose également d’un permis minier depuis quelques années, pourrait apporter quelques précisions sur la position de Bamako.
Pour rappel, c’est la deuxième fois en quelques mois que Leo Lithium suspend la cotation de ses actions après une correspondance du gouvernement malien. La compagnie avait utilisé le même procédé entre juillet et août, avant d’annoncer la suspension de son projet d’exporter du minerai de lithium, avant l’entrée en production de Goulamina l’année prochaine.
Emiliano Tossou
Agence Ecofin