Sans, une fois encore, exiger clairement un départ des troupes étrangères, le chef du gouvernement a présenté l’intervention militaire déclenchée en 2013 pour stopper l’avancée de groupes armés indépendantistes et djihadistes dans le nord du Mali comme une « opération de partition » de son pays, soulignant qu’elle avait permis de « créer un sanctuaire où les terroristes ont pu s’organiser ».
L’accusation a également été formulée à l’encontre de la mission qui réunit, sous commandement français, des forces spéciales d’une dizaine de pays européens déployées en appui des soldats maliens. « [La task force] “Takuba”, c’est pour diviser le Mali. C’est “le sabre”, en [langue] songhai et en tamasheq, ça n’est pas un nom qui a été pris par hasard », a déclaré Choguel Maïga.
Un « tournant »
« Barkhane », « Takuba », mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), force conjointe du G5-Sahel, mission de formation militaire de l’Union européenne au Mali… « Nous avons le sentiment que la présence massive des forces étrangères et la multiplication des opérations militaires (…) sont inversement proportionnelles à l’expansion du terrorisme », a martelé le chef du gouvernement, prévenant que les autorités allaient « en tirer des leçons ».
Pour évoquer « le changement de paradigme sécuritaire » en cours, il a cité l’exemple de l’Afghanistan, « où la lassitude et l’impuissance de la communauté internationale, après vingt ans de présence militaire, ont fini par mettre les Afghans devant leur triste sort ». Une ligne souverainiste destinée à souder derrière la junte un peuple malien de plus en plus braqué contre l’Occident et la France.