La tension entre Paris et Bamako ne faiblit pas. Le Premier ministre Choguel Kokala Maiga a accusé ce week-end la France d’avoir formé et entraîné une organisation terroriste sur le territoire malien. C’était lors d’une visite à Genève. Le chef du gouvernement de la transition a aussi déclaré que la France a interdit à l’armée malienne de rentrer à Kidal.
“La France a créé une enclave au Mali, elle a formé et entraîné une organisation terroriste à Kidal”, a déclaré le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maiga. « Il y a des groupes armés entraînés par les officiers français, dans cette zone et nous avons des preuves », a précisé le Premier ministre du Mali. Choguel a aussi ajouté, que « la France a interdit à l’armée malienne de rentrer à Kidal ». Ces déclarations ont été faites lors d’une interview accordée à un média russe en marge de la journée mondiale du coton à Genève. C’était dans la nuit de vendredi à samedi
Ces accusations interviennent au moment où la France prépare la fermeture de certaines bases de l’opération Barkhane après 7 ans au Mali. Une décision que le chef du gouvernement malien a qualifié d’« unilatérale » à la tribune des Nations Unies. Suite à cette réaction de Choguel, le président français Emmanuel Macron avait mis en doute la légitimité des autorités de la transition le 05 octobre dernier. Une déclaration qui a provoqué la convocation de l’ambassadeur de la France au Mali par le ministre des affaires étrangères.
”Une telle affirmation d’un Premier ministre d’un État souverain prouve à suffisance que les relations entre Bamako et Paris sont détériorées”. C’est ce qu’estime Dr Aly Tounkara, directeur du centre d’études sécuritaires et stratégiques au Sahel. Cependant, l’enseignant-chercheur s’interroge aussi sur “les capacités du Mali à assurer sa propre sécurité” en cas de départ de la France.
Source : Studio Tamani