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Mali: le pays divisé après à l’annonce du retrait progressif de la force Barkhane

Il y a trois jours, Emmanuel Macron a détaillé, au cours d’un sommet du G5 Sahel, le plan de reconfiguration de la présence française dans la région, un mois après l’annonce de la fin progressive de l’opération Barkhane. Mais cette annonce divise le pays en deux, entre ceux qui veulent un retrait définitif de l’armée française et des forces internationales, et ceux qui ne veulent pas en entendre parler.

L’Association Faso Kanu est basée à Bamako. Elle milite aujourd’hui pour un retrait total et définitif des « impérialistes français et de leurs alliés occidentaux » du Mali. Pour cette organisation, l’annonce du président français Emmanuel Macron est une manœuvre destinée à donner le change au peuple malien, car pour son président Ibrahim Kébé, c’est la France qui va rester à la manœuvre derrière la force européenne Takuba, au Mali pour épauler les FAMa, les Forces armées du pays.

« Cette décision des dirigeants français ne nous rassure guère. C’est pour donner davantage de place à ses alliés. Ils changent juste de nom, alors que la politique va rester, Takuba sera toujours piloté par la France. Nous, nous savons que le Mali en tant que pays peut effectivement faire face à cette guerre et la gagner », assure Ibrahim Kébé.

À Tombouctou dans le nord du pays, c’est la peur qui domine désormais, selon plusieurs personnalités de la société civile qui refusent de s’exprimer à visage découvert.

Le retrait des soldats français de leur base de Tombouctou avant la fin de l’année est « une catastrophe » selon l’un d’eux, qui rappelle que pour les habitants de Tombouctou, les FAMa ne pourront pas faire face, « seuls », contre les jihadistes.

« Celui qui dit cela est un rêveur. Ceux qui parlent au Sud ne connaissent rien aux réalités du Nord, c’est ça le problème. Des militaires qui sont à peine sortis du centre de formation, des jeunes de 18 à 25 ans qui n’ont aucune expérience… Vous pensez vraiment qu’ils peuvent faire face à ces jihadistes aguerris qui sont habitués à vivre dans le désert ? »

La seule solution, dit-il, c’est « que la France revienne sur sa décision de retirer ».

RFI

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