-Au lendemain de l’annonce par la France et ses partenaires le retrait des deux forces dans un délai allant de 4 à 6 mois
Le gouvernement malien a invité, vendredi, les Autorités françaises, à retirer sans délai, les forces Barkhane et Takuba du territoire national sous la supervision des autorités dans un communiqué publié vendredi et consulté par l’Agence Anadolu.
« Le gouvernement du Mali prend acte de la décision unilatérale des autorités françaises de procéder au retrait des forces militaires de Barkhane et de Takuba en violation des accords liant la France et le Mali impliquant d’autres partenaires », souligne le communiqué.
La France et ses alliés ont annoncé, jeudi, le retrait des forces Barkhane et Takuba du territoire malien dans un délai compris entre 4 à 6 mois.
« Cette décision fait suite aux annonces également unilatérales de la France, le 03 juin 2021, de la suspension des opérations conjointes avec les Forces armées Maliennes et le 10 juin 2021 de la fin de l’opération Barkhane, sans préavis et sans consultation préalable de la part malienne » rappelle le gouvernement malien.
Et d’ajouter que « ces décisions unilatérales constituent des violations flagrantes du cadre juridique liant la France et le Mali ».
« Au regard de ces manquements répétés des accords de défense, le gouvernement invite les autorités françaises à retirer, sans délai, les forces Barkhane et Takuba du territoire national, sous la supervision des autorités maliennes» a expliqué Colonel Abdoulaye Maiga porte-parole du gouvernement.
« Le gouvernement rappelle que par rapport aux résultats attendus, les résultats obtenus et annoncés officiellement par les Autorités françaises, n’ont pas été satisfaits, ni en 2013 avec l’opération Serval (détruire le terrorisme, restaurer l’autorité de l’Etat malien sur l’ensemble du territoire national, faire appliquer les résolutions de l’ONU) ni en 2016 avec l’Opération Barkhane (lutter contre le terrorisme, aider à faire monter l’Armée malienne en puissance, intervenir en faveur des populations) ».
« Malgré la présence de l’Opération Barkhane et des forces internationales, de 2013 à 2021, le Mali a risqué la partition et la menace terroriste initialement localisée au Nord du Mali, s’est répandue sur l’ensemble du territoire national » regrette encore le Colonel Abdoulaye Maiga porte-parole du gouvernement.
Il rappelle en outre que « l’opération Serval n’aurait été nécessaire si l’OTAN n’était pas intervenue en Libye en 2011.
Cette intervention qui a fondamentalement modifié la donne sécuritaire dans la région et dans laquelle la France a joué un rôle actif de premier plan et au grand dam des Africains, est à la base des problèmes sécuritaires actuels du Mali en particulier et du Sahel en général ».
« Contrairement aux allégations relatives à la dégradation de la situation sécuritaire, les autorités de la transition, dans l’exercice de leur droit souverain, ont entrepris des actions volontaristes pour diversifier les partenariats, consenti d’énormes efforts, permettant ainsi la montée en puissance des forces armées maliennes et l’améliorations significative de la situation sécuritaire sur le terrain, depuis 6 mois, notamment, en vue de créer les conditions de la tenue d’élections » a -t-il exprimé.
”En outre, pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel, le gouvernement du Mali a mis en place un mécanisme de concertation visant à adopter un chronogramme consensuel, en rapport avec la CEDEAO, l’UA, l’ONU et certains pays de la région ” note le Colonel Abdoulaye Maiga.
Le gouvernement a, enfin, appelé les forces armées et de sécurité nationales à plus d’engagement, de vigilance et de détermination dans l’accomplissement de leurs missions de défense de l’intégrité territoriale et de sécurisation des personnes et des biens.
AA/Bamako/Amarana Maiga
Source: AA.com