Le front social gronde depuis quelques semaines au Mali. Des revendications socio-économiques mises en veille ont refait surface et plusieurs mouvements sociaux sont en cours dans le pays. Depuis le mercredi dernier, le Syndicat national des banques, assurances, établissements financiers et commerce du Mali (SYNABEF) observe une grève de 72 heures. A cela, s’ajoute la grève illimitée du Syndicat National de l’Enseignement du Supérieur (SNESUP) et la menace de grève des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 à quelques jours de la rentrée des classes.
Le mercredi 27 octobre 2021, le Syndicat national des banques, assurances, établissements financiers et commerce du Mali (SYNABEF), dirigé par Hamadoun Bah, a entamé une grève de 72 heures. Le SYNABEF revendique la réalisation de 13 points dont la transposition des augmentations de salaires obtenues en 2021 conformément au Procès-Verbal de conciliation signé le 05 février 2021 entre l’UNTM (Union nationale des travailleurs du Mali), le Gouvernement du Mali et le CNPM (Conseil national du patronat du Mali) ; la finalisation de la relecture de la Convention Collective des Banques, Assurances et Établissements Financiers du Mali ; la régularisation de tous les travailleurs en Prestation de service ou Gestion déléguée dans les banques, établissements financiers, compagnies d’assurances, microfinances et commerces du Mali. En outre, le syndicat dénonce le retard pris dans la relecture des différentes conventions collectives des microfinances, et commerces du Mali datant depuis 1956; la prise en otage de la gestion du fonds social par les dirigeants de certaines banques, établissements financiers, compagnies d’assurances, micro finances et commerces du Mali ; les violations des droits des travailleurs des stations de service d’hydrocarbure et la non application par leurs employeurs de la convention collective des entreprises pétrolières signée en 2010. Le Syndicat National des Banques, Assurances, Établissements Financiers et Commerce du Mali et la Fédération Nationale de pétrole, des Commerces, Assurances et Banques du Mali, demandent aussi la transposition des augmentations de salaires obtenues en 2021 conformément au Procès-verbal de conciliation signé le 05 février 2021 entre l’UNTM, le Gouvernement du Mali et le CNPM ; la finalisation de la relecture de la Convention Collective des Banques, Assurances et Établissements Financiers du Mali ; le départ sans condition de « Bréhima Amadou HAIDARA et de Fantamadi KEITA de la BDM SA, responsables de faux et usage de faux en vue de nuire à un travailleur de la BDM et de la présidence de l’APBEF pour un climat social serein et apaisé » ; le retour sans condition de Mme KANE Djénéba SALL au travail avec réparation totale des préjudices subis dans cette affaire de licenciement abusif ; la régularisation de tous les travailleurs en Prestation de service ou Gestion déléguée dans les banques, établissements financiers, compagnies d’assurances, micro finances et commerces du Mali ; l’ouverture des travaux de relecture de la convention collective du Système Financier Décentralisé ; la convention collective du commerce datant de 1956 ; l’application effective de la convention collective des entreprises pétrolières ; la régularisation des contrats de travail des pompistes des entreprises de pétroles sans exception, avec stricte application du code du travail ; l’augmentation de 10% des ristournes des travailleurs revendeurs de PMU Mali ; l’embauche par le PMU MALI des travailleurs placés par SAER EMPLOI ; le strict respect du Décret N°148 PG-RM du 22 novembre 1971, fixant les modalités de gestion et de financement du fonds social dans les entreprises nationales au Mali ; la réintégration pour vice de forme, dol et raisons infondées, de tous les partants non volontaires (n’ayant pas rédigé de demande) qui ont été contraints au départ d’ECOBANK ; la restitution à l’ensemble des partants (ECOBANK), des taxes perçus et le provisionnement de leurs encours de prêts à la Banque, suivant les mesures d’accompagnement du Gouvernement pour raison de COVID-19.
Le Syndicat national de l’Enseignement du Supérieur (SNESUP) est aussi en grève illimitée depuis le mardi 26 octobre 2021. En effet, cette grève illimitée est la suite logique des deux grèves de 5 jours, courant mois d’août 2021. Il s’agit des grèves du lundi 4 au vendredi 8 octobre, et du lundi 11 au vendredi 15 octobre 2021. Le but de cette grève illimitée, selon le SNESUP, est d’amener le gouvernement malien à appliquer immédiatement les accords contenus dans le Procès-Verbal (PV) de conciliation du 26 août 2021 entre le gouvernement et le SNESUP. Le SNESUP s’indigne, entre autres, contre le retard dans la mise en œuvre du procès-verbal de conciliation du 7 janvier 2021 ; la lenteur dans la mise en œuvre du rapport du 6 mai 2021 de la commission technique de relecture du statut des enseignants chercheurs et de son décret d’application ; la non application de la prime de recherche conformément à l’article 34 du décret n°2017-0850P-RM du 09 octobre 2017 fixant les modalités d’applications du statut des enseignants chercheurs; le retard chronique dans le payement des arriérés d’heures supplémentaires et des frais des tâches liées aux examens; le blocage artificiel au secrétariat général du gouvernement de l’ordonnance sur les deux nouvelles grilles indiciaires planchers 755 et 850 et plafonds 1555 et 1650 et l’augmentation de 02 ans de l’âge de départ à la retraite pour les enseignants chercheurs seniors et du décret d’application relu du statut des enseignants chercheurs.
Le torchon continue toujours de brûler entre le gouvernement et la Synergie des syndicats de l’éduction signataire du 15 octobre 2016. Les négociations entre les deux parties n’ont pas encore permis de trouver un terrain d’entente avant la rentrée prochaine prévue le 1er novembre 2021.
Madiassa Kaba Diakité
Source: Le Républicain