Dans la ville du nord qui a vécu l’occupation djihadiste en 2012, la fermeture précipitée de la base militaire française est perçue différemment qu’à Bamako, la capitale.
«Ça nous a choqués». À Gao, épicentre de la présence de Barkhane au Mali, les habitants se préparaient déjà à la fermeture progressive de la base française, annoncée depuis plusieurs semaines. Mais qu’elle prenne une tournure aussi brutale, Sidi Adiawiakoye, citoyen de la «cité des Askia», ne s’y attendait pas. De fait, les dernières passes d’armes entre Paris et la junte au pouvoir à Bamako ont précipité les événements. Le 17 février, Emmanuel Macron annonçait le retrait définitif des forces françaises au Mali dans un délai de «4 à 6 mois». Accueillant cette décision comme une «violation» de l’accord de défense liant les deux pays, les autorités maliennes ont réagi le 19 février en sommant les quelque 2400 militaires répartis sur les bases de Gao, Ménaka et Gossi, de plier bagage «sans délai».