Le chef de la junte au pouvoir au Mali, le colonel Assimi Goïta, a ordonné une enquête sur les conditions d’attribution de logements sociaux à un certain nombre de personnes supposées proches des autorités, a indiqué mardi un haut responsable de ses services.
La publication sur les réseaux sociaux d’une liste de plusieurs centaines de bénéficiaires de ces logements enflamme la toile au Mali depuis lundi. Sur cette liste figurent des personnes supposées proches des autorités qui ont proclamé la lutte contre la corruption comme un de leurs grands combats. La corruption réputée endémique est l’un des facteurs de la mobilisation qui s’est conclue avec le putsch qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020 et avec l’avènement des militaires, toujours au pouvoir. La Charte de la transition, sorte d’acte fondamental de la période censée précédée un retour des civils à la tête du pays, énonce l'”intégrité”, la “probité”, le “mérite” ou encore la “transparence” parmi ses grands principes. Deux soutiens de la junte sont montés au créneau, parmi les nombreuses réactions sur les réseaux sociaux à la publication de la liste. “Nous ne pouvons pas combattre la corruption sous les régimes précédents et cautionner les mêmes pratiques”, a dit Adama Ben Diarra, plus connu au Mali sous le surnom de “Ben le cerveau”, membre du Conseil national de transition (CNT), qui tient lieu d’organe législatif. Il a demandé “l’annulation pure et simple de ces attributions frauduleuses”. “Si ce qui se dit sur la distribution des logements sociaux est vrai, l’annulation de cette opération est impérative”, a abondé un autre membre du CNT, Nouhoum Sarr, “ce n’était pas la raison de notre combat contre l’ancien régime”. Il a réclamé des sanctions. “La lutte contre la corruption et l’impunité, ainsi que le retour d’un minimum de sécurité sont des nécessités vitales pour le Mali. Ces priorités sont au coeur de la vision de refondation de l’Etat et de l’amorce du Mali nouveau”, déclarait le chef du gouvernement installé par les militaires, Choguel Kokalla Maïga, le 7 février devant des diplomates étrangers.
Source: AFP