La famille de Soumeylou Boubèye Maïga, ancien Premier ministre du Mali demande son évacuation à l’étranger. L’homme de 67 ans est inculpé et incarcéré pour des malversations présumées dans une affaire d’achat d’équipements militaires depuis le 26 août. L’ancien chef de gouvernement connaît “une grave détérioration” de son état de santé, qui nécessite une évacuation à l’étranger, selon son cercle proche.
Poids lourd de la politique malienne, Soumeylou Boubèye Maïga, 67 ans, fut entre 2017 et 2019 le Premier ministre du président Ibrahim Boubacar Keïta, renversé en août 2020 par un coup d’État militaire. Il se trouve en prison depuis la fin août 2021 accusé de malversations.
Ministre des Affaires étrangères, de la Défense et chef des services de renseignement, avant de devenir Premier ministre, il a été arrêté le 26 août 2021 dans le cadre de l’achat en 2014, alors qu’il était ministre de la Défense, d’un avion présidentiel.
Les médecins ont “fait le constat de la gravité de son état et conclu à l’impérieuse nécessité de son évacuation à l’étranger”, indique sa famille dans un communiqué rajoutant que Soumeylou Maïga “a perdu depuis son incarcération 15 kg à cause des conditions éprouvantes de sa détention” et que son pronostic vital est “engagé à court terme” citant un rapport attribué à ces médecins.
Toujours selon sa famille, l’ex-Premier ministre a été évacué vers une clinique de Bamako le 15 décembre.
En août dernier, Soumeylou Maïga a été incarcéré après avoir été inculpé notamment de “faux, usage de faux et favoritisme” dans le cadre d’une enquête sur l’achat d’équipements militaires et sur l’acquisition d’un avion présidentiel, en 2014 alors qu’il était ministre de la Défense. L’achat de cet avion présidentiel, pour près de 40 millions de dollars, avait été épinglé par le Bureau vérificateur général (BVG), autorité malienne indépendante, qui avait dénoncé des pratiques de surfacturation, de détournement de fonds publics, de fraude, de trafic d’influence et de favoritisme.
Cette affaire avait valu en 2014 au Mali des sanctions des institutions financières, notamment le gel pendant six mois des décaissements du Fonds monétaire international (FMI).
Nommé Premier ministre en 2017, Soumeylou Boubèye Maïga avait été contraint à la démission après le massacre de quelque 160 civils peuls en avril 2019 à Ogossagou (centre) par de présumés chasseurs dogons et après une série de manifestations dénonçant la mauvaise gestion du pays
Le nouvel homme fort du Mali, le colonel Assimi Goïta, s’est engagé à céder la place à des civils après des élections dont des assises nationales en cours jusqu’à fin décembre, doit fixer la date
Source: TV5