Faut-il voir un geste d’apaisement en direction de la classe politique malienne ? Une réponse aux pressions des chefs d’État de la Cedeao, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest ? Quelles que soient ses intentions, la junte au pouvoir au Mali pose des actes. Les militaires ont ainsi annoncé la création d’une commission sous leur contrôle, chargée d’élaborer une nouvelle Constitution pendant une durée maximale de deux mois, selon un décret présidentiel publié vendredi soir.
Plus tôt dans la même semaine, le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, avait pris tout le monde de court en signant le 6 juin un décret stipulant que les militaires gouverneraient jusqu’en mars 2024, avant de rendre le pouvoir aux civils à l’issue de cette période dite de transition. Ce décret a été rendu public alors que la junte et la Cedeao sont toujours en discussion sur la durée de la transition, depuis que la date d’organisation des élections, initialement prévues en février 2022 n’a pas été respectée.
Les autorités maliennes se retrouvent également sous pression, dans leur propre pays. L’imam Mahmoud Dicko, connu pour sa capacité de mobilisation mais resté discret depuis la chute de l’ex-président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020, est sorti de sa mosquée pour fustiger « l’arrogance » des dirigeants et « l’orgueil » de la communauté internationale. « Le peuple malien est pris en otage », a-t-il déploré lors d’un forum sur la sécurité organisé à Bamako, le 2 […] Lire la suite