Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en août 2020 dans un pays en pleine tourmente sécuritaire se sont rapprochés de la Russie en même temps qu’ils se détournaient de la France, engagée militairement dans le pays contre les djihadistes depuis 2013.
Sur fond de crise diplomatique avec la junte, Paris a annoncé en février le retrait de ses soldats déployés au Mali.
Bamako avait déjà réceptionné le 31 mars, deux hélicoptères de combat et des radars russes, des “hélicoptères d’attaque Mil Mi-35P” (version du Mi-24P à l’export) et des “systèmes radars mobiles 59N6-TE“, selon l’agence Africa Intelligence.
Accord conclu en 2019 ?
“Si cet équipement permet au chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, de se prévaloir personnellement du renforcement (de l’armée malienne) avec l’appui de la Russie, c’est en réalité l’ex-président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), renversé par Goïta […] qui est à l’origine de la commande“, a indiqué Africa Intelligence.
De même source, cette commande entrait dans le cadre d’un accord “conclu de gouvernement à gouvernement en 2019” et prévoyant l’achat d’hélicoptères “à des conditions financières sensiblement plus intéressantes” que celles proposées par le groupe européen Airbus.
Nous ne reconnaissons pas de commandes d’un autre régime
Interrogé par l’AFP, un responsable de la communication au ministère de la Défense à Bamako a démenti ces informations. “Nous ne reconnaissons pas de commandes d’un autre régime“, a assuré ce responsable, sous le couvert de l’anonymat.
Sans donner de précisions sur les modèles d’hélicoptères et de radars reçus, le même responsable a indiqué qu’il s’agissait de la même chose que ce qui avait été réceptionné fin mars. Quatre lots supplémentaires du même genre sont attendus à Bamako sous un délai de trois mois, a-t-il ajouté.