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MALI KOURA : UN ÉTAT DÉMOCRATIQUE STABLE ET EMERGEANT !

Un État se présente comme une grande organisation de production de biens et services dont la bonne gestion requiert des citoyens qu’ils se nomment des représentants qui prennent des décisions, en leur nom, sur des sujets concernant la vie en société. Notre pays est une société démocratique dans laquelle les citoyens sont tous  égaux en droits et jouissent de libertés fondamentales garanties par la Constitution de la République du Mali, Loi fondamentale du 25 février 1992.Cette Loi protège aussi le droit de vote et le droit de se présenter comme candidat. Nous avons donc le pouvoir réel ainsi que la responsabilité de choisir les personnes qui nous gouvernent. Ironiquement et comme par habitude, dans la pratique nous avons vécu des coups de force cycliques dont le dernier à la date du 18 aout 2020 avec la destitution de IBK.

Quels sont les liens de cause à effet qui pourraient exister entre notre choix de régime politique de  gouvernance et  ces  renversements  de   pouvoir  à   répétition  des  suites de  mouvements insurrectionnels ?

Au Mali nous vivons le régime présidentiel basé sur l’exercice de trois pouvoirs distincts : le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire. Un équilibre entre ces trois pouvoirs est nécessaire pour éviter que l’un de ceux-ci exerce un contrôle excessif sur les autres. Aux termes de la Constitution de1992, le Président élu pour un mandat de 5 ans, nomme un PM qui choisit les autres membres du Conseil de ministres. L’Assemblée nationale est formée par 147 députés élus eux aussi pour une période de 5 ans. Depuis l’avènement de la démocratie et du multipartisme en 1991, nous constatons une violation flagrante de la Constitution dans la mesure où l’ensemble des trois pouvoirs est concentré entre les mains du Président de la république comme un monarque français du XX -ème siècle.

Rappelons que la séparation des pouvoirs est un des principes garantissant la qualité de la vie démocratique dans un Etat de droit. Ce mimétisme institutionnel est en déphasage notoire avec les réalités sociopolitiques du Mali actuel. C’est ainsi que nous assistons impunément au niveau de l’exécutif à un laxisme patent avec son corollaire de changement de PM pendant que toutes les couches socioprofessionnelles et organisations syndicales sont en grève et les FAMa cantonnées. Une crise de confiance s’est installée  entre   les   juridictions   et   les   justiciables  sur   fond   de   corruption   et   de   clientélisme généralisé amplifiant des frustrations légitimes. Finalement c’est cette crise de confiance et l’instrumentalisation du pouvoir législatif qui va entrainer le mouvement insurrectionnel à l’origine de la destitution de IBK.

Fort  de ces constats, nous  pensons que la transition  doit  être un tremplin  pour  le peuple souverain   du   Mali   afin   d’adopter   un   nouveau   régime   à   même   de   nous   assurer   un   Etat démocratique stable et émergeant. En raison de la nomenclature et des réalités sociopolitiques du Mali d’une part et d’autre part la stabilité et la qualité de gouvernance avérée de grandes nations démocratiques parlementaires à travers le monde, nous proposons le régime parlementaire monocaméral pour l’avènement de la 4ème république.

Le régime parlementaire est un régime politique fondé sur la collaboration des pouvoirs entre le législatif et l’exécutif. Dans un régime parlementaire, le premier ministre est le chef du parti politique qui, à l’issue des élections générales, a réussi à faire élire le plus grand nombre de députés. Il n’est pas question de Président ici,  encore moins  de PM   plein pouvoir   d’autant plus  que  le   gouvernement rend directement compte à l’assemblée nationale dont il est membre.  Le pouvoir exécutif est exercé par le premier ministre et les ministres qu’il a choisis parmi les députés de son parti. Ils dirigent les ministères et les employés de l’État et font appliquer les lois. Ils prennent les décisions nécessaires  au   bon  fonctionnement  du  gouvernement. C’est   ainsi   qu’en  cas  de  faillite   du gouvernement, l’initiative de sa destitution est endogène au fonctionnement de l’assemblée nationale souveraine et non la rue ou encore les militaires.

N’est-ce pas l’expression réelle du « Pouvoir du Peuple par le Peuple et pour le Peuple » ?

Osons le changement pour une fois, assumons nous, les étapes suivantes seront l’intégration du Commonwealth et le grand retour du Franc Malien !

Alpha Boubacar MENTA

Analyste de politiques publiques

Diaspora malienne /Canada

Source: Journal le Pays-Mali

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