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Mali-France : La colère de Bamako face à la posture « paternaliste » de Macron

Le gouvernement de la transition malienne a dénoncé, dans un communiqué en date du 31 juillet 2022, les accusations gratuites du président de la République française, Emmanuel Macron, contre le Mali. Accusations faites lors d’une conférence de presse en Guinée Bissau. Macron est invité à abandonner « sa posture néocoloniale, paternaliste et condescendante ».

Lors d’une conférence de presse co-animée avec le président de la Guinée Bissau, Macron a formulé deux graves accusations contre le Mali. La première : le recrutement des éléments Wagner dans la lutte contre le terrorisme. « Nous avons aussi partagé nos inquiétudes sur l’amplification des violences contre les populations civiles au Sahel, plus largement maintenant dans toute la sous-région, et en particulier des exactions commises par les éléments mercenaires déployés au Mali et dont les agissements sont désormais documentés par les rapports des Nations Unies, Wagner pour ne pas le citer », a déclaré le président français face aux hommes de médias.

La deuxième grosse accusation, c’est « les exactions » contre une communauté spécifique dans la lutte contre le terrorisme.  « J’ai fait part aussi au président Sissoco Emballo de l’alarme de la France et de ses partenaires face à ce qui s’apparente, sous couvert d’opération de lutte contre le terrorisme, à des violences systématiques ciblant les populations peules », avait-il affirmé.

La réplique de Bamako

Si les clashs entre Bamako et Paris s’étaient un peu calmés, Macron vient de les relancer. Le gouvernement de la République du Mali a répondu sèchement à ces attaques.

En effet, dans un communiqué lu par son porte-parole, le Gouvernement de la Transition a condamné avec la dernière rigueur les « propos haineux et diffamatoires » du Président Français. Pour le Mali, les accusations de Macron sont de nature « à susciter la haine ethnique et à porter atteinte au vivre ensemble, à la cohésion, ainsi qu’à l’harmonie entre les Maliens ».

Très en colère, le gouvernement malien a rappelé à Macron « le rôle négatif et la responsabilité » de la de son pays dans le génocide des Tutsi au Rwanda.

Dans son intervention à Bissau, Macron a indiqué que le France a retiré ses soldats au Mali parce que les autorités de la transition ont pactisé avec le groupe Wagner. Dans sa réplique, le gouvernement avance le contraire. Il indique qu’il a mis fin à la coopération en matière de défense avec la France pour ses résultats ‘’insatisfaisants’’ dans la lutte contre le terrorisme au Mali. Le gouvernement malien va loin et accuse la France d’avoir « toujours œuvré à la division et à la partition de notre pays ». De ce fait, elle « est mal placée pour donner des leçons au Mali ».

Ce que le Mali exige de Macron…

Pas d’intimidation. En tout cas, pas à l’encontre du Mali sous Assimi Goïta. Les autorités maliennes ne souhaitent pas se soumettre à la volonté néocolonialiste du président français. « Le Gouvernement de la Transition exige du Président Macron d’abandonner définitivement sa posture néocoloniale, paternaliste et condescendante pour comprendre que nul ne peut aimer le Mali mieux que les Maliens eux-mêmes », a répété, à trois reprises, le colonel porte-parole du gouvernement de la transition.

Aussi, les autorités de la transition ont rappelé à Macron que le Mali repose sur sa diversité ethnoculturelle, la bonne cohésion sociale entre toutes les ethnies et les communautés qui le composent. Même s’il reconnait que le tissu social a été dégradé à cause des conflits communautaires ces dernières années, le gouvernement indique que ces conflits sont « instrumentalisés par des groupes terroristes et leurs sponsors étatiques étrangers ».

Le Mali a, enfin, rappelé au président français que les forces de défense et de sécurité maliennes qui sont, selon le colonel Abdoulaye Maïga, multiethniques, professionnelles, républicaines et résolument engagées, « demeurent un rempart solide pour la défense de la patrie, la préservation et la protection de l’ensemble de nos concitoyens dans leur diversité ethnique et religieuse ».

Il faut rappeler que beaucoup de Maliens ont dénoncé le discours de Macron qui, selon eux, tend à créer la haine entre les fils du Mali.

Boureima Guindo

Source: LE PAYS

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