Mme Sy Kadiatou Sow est avant tout une dame de conviction. Bien que souvent opposée au choix politique de son mari, cela n’a rien changé dans la vie de ce couple. Cette vie de couple et les convictions politiques ne sont pas les mêmes.

Militante de première heure dans la Ruche, elle a su mener son combat au sein des Abeilles, sans claquer la porte pendant le régime d’ATT. Déterminée pour le débat au sein du parti et voyant que cela ne sied pas, contrairement à beaucoup d’hommes politiques, elle n’a pas quitté le parti, mais elle a laissé d’autres camarades gérer les instances du parti. Avant de mettre sur pied, disons de redynamiser une autre machine de combat du mouvement démocratique, l’Adéma Association version originale, Salama, comme on la surnomme, sait ce qu’elle fait. Elle n’a jamais été d’accord avec ATT. Elle a toujours critiqué sa gestion avec la méthode et la manière. Oui, elle a géré avec IBK qui a été Premier ministre Adéma pendant 6 ans, 2 ans, ministre des Affaires étrangères ; Ambassadeur du Mali en Côte d’Ivoire et au Gabon pendant les 10 ans de l’Adéma. Le même IBK, sous ATT, a été président de l’Assemblée nationale pendant 5 ans. C’est en ce moment qu’IBK qui parle aujourd’hui de bonheur, de dignité et d’honneur des Maliens, a ramené le fonds de souveraineté du président de l’Assemblée nationale qui était de 3 millions Fcfa par mois sous la présidence d’Ali Nouhoum Diallo de l’Adéma, à 25 millions Fcfa. Au Mali tout le monde se connaît, même s’il a fallu que Moussa Joseph Mara soit Premier ministre pour le savoir. Comme pour dire que ce n’est pas parce que les IBK, Adéma, ATT ont mal géré qu’il est parvenu au pouvoir par les slogans «Le Mali d’abord ; Pour le bonheur des Maliens ; Pour l’honneur des Maliens ; Pour la dignité des Maliens ; Le Mali, ma conscience». Oui, il a trouvé des mots simples qui galvanisent le Malien. Il a gagné avec plus de 77 %, mais où est sa gloire aujourd’hui ? Le nord est complètement occupé, alors que lorsqu’on lui passait la main, le Mnla et ses jihadiste et narcotrafiquants étaient confinés à Kidal. L’armée malienne était partout au nord avec l’administration. Maintenant, il sera obligé, le couteau à la gorge, de signer l’accord de défense avec la France que tous les présidents maliens ont refusé. Il va signer avec les rebelles ce qui est pire que les accords d’Alger. À l’époque, il disait qu’une rébellion se mate. C’est ainsi qu’il a voulu le 21 mai 2014 mater la rébellion et tout le monde sait ce qui s’est passé, même s’il y a beaucoup de questions sur notre défaite. Qui a réellement battu l’armée malienne? Maintenant toute honte bue, il va négocier moins bien que les autres présidents avec la rébellion. Tout ce qui intéresse le bourgeois national, c’est le pouvoir. Il l’a eu et le reste ne l’intéresse pas. Il est en train de réaliser tout ce dont il rêvait depuis des années. Sur ce point, Mme Sy Kadiatou Sow a raison de se demander : «Où va le Mali». Mme Sy a mille fois raisons, car le Mali avec IBK est en train de tourner en rond. Il n’y a aucune orientation. Quant à Moussa Joseph Mara, il se préoccupe à implanter son parti qui n’existe partiellement qu’en Commune IV. Les ministres et les quelques cadres du parti Rpm promus, sont préoccupés à rattraper le temps perdu. «Moi et ma famille d’abord». Encore Oui, où va le Mali ? Ils sont complexés et ne sont pas intelligents. Ils devraient appliquer à la lettre les accords de Ouagadougou et là, ils sortiraient la tête haute. Que disent les accords de Ouagadougou : «Pas d’indépendance, ni autonomie pour le nord ; la souveraineté de l’Etat malien sur l’ensemble du territoire ; l’Etat est laïc ; les rebelles seront cantonnés et désarmés ; il n’y aura pas deux armées sur un même territoire ; le retour des réfugiés ; les rebelles maliens doivent se séparer des jihadistes et des narcotrafiquants». Au lieu d’appliquer cela, le régime s’est égaré. Voilà les conséquences. Oui, où va notre Mali ? Sinaly KEÏTA

Source: Le Reporter