Samedi 23 mai, cela a fait 60 jours que le leader de l’opposition malienne Soumaïla Cissé a été enlevé par des hommes armés près de Tombouctou. Onze autres personnes enlevées au même moment que lui, ou peu après son rapt, ont tous recouvré la liberté. Lui, non. Il est toujours aux mains de ses ravisseurs, et le gouvernement malien s’arrache les cheveux pour obtenir sa libération.
Avec notre correspondant à Bamako, Serge Daniel
Pour encourager, soutenir la famille de Soumaïla Cissé 60 jours après son rapt, plusieurs personnes ont rencontré son épouse. Parmi les visiteurs, le représentant de la mission de l’ONU à Bamako, Mahamat Saleh Annadif. De son côté, le gouvernement malien fait de sa libération une affaire d’État. D’après nos informations, Soumaïla Cissé a pu recevoir sur son lieu de détention des médicaments dont il avait besoin et qui ont été convoyés depuis Bamako. De source proche du dossier, « les revendications des ravisseurs sont connues et à l’étude ».
Transféré dans le Nord…
Deux mois après son enlèvement, le leader de l’opposition serait bien en vie. Mais s’il a été enlevé dans la région de Tombouctou, les ravisseurs sont probablement arrivés à le transférer non pas au centre du Mali comme on le pensait, mais plutôt dans le grand nord du pays, dans la zone où sont présents des jihadistes qui obéissent à leur chef Iyad Ag Ghaly.
Le contact serait établi. Pour faire avancer le dossier de libération, le chef de l’État malien, qui a reçu l’épouse de Soumaïla Cissé, a récemment envoyé deux émissaires en Algérie. Il a également, d’après nos informations, décroché son téléphone pour appeler son homologue français, Emmanuel Macron.
Son absence fait vraiment du mal au Mali
Moctar SY, porte-parole du Collectif pour la libération de Soumaila Cissé
RFI