Au Mali, le mouvement de désobéissance civile qui avait été initié dans la ville de Bandiagara au début de la semaine est suspendu. Les habitants de cette ville du pays dogon, dans le centre du pays, exigeaient davantage de moyens de la part des autorités pour lutter contre les attaques jihadistes qui ensanglantent régulièrement la zone.
Une attaque ayant fait plus de 30 morts la semaine dernière avait fait déborder la coupe et suscité ce mouvement de désobéissance civile. Mais la visite d’une importante délégation ministérielle, mercredi, a convaincu les habitants de lever ce mouvement, temporairement.
Ils ont été convaincus : les habitants de Bandiagara ont pu exprimer aux trois ministres – Défense, Réconciliation nationale, Affaires humanitaires – leurs doléances : une présence militaire plus importante et une collaboration plus étroite avec la société civile pour faire face à la menace jihadiste. Et selon Oumar Guindo, membre de la commission d’organisation du mouvement de désobéissance civile, les ministres ont su apporter des réponses.
« Ils ont rassuré la population. Des patrouilles seront organisées de façon permanente pour déloger les bandits armés, un groupement de la Garde nationale aussi sera installée au niveau de Bandiagara. C’est nouveau. Donc compte-tenu de tout ce qui a été dit, la population a décidé de lever les mesures liées à la désobéissance civile. »
De lever ou plutôt de suspendre. Les services étatiques qui ne fonctionnaient plus depuis mardi ont repris hier jeudi 9 décembre, mais pour une semaine seulement.
« La population reste vigilante face aux promesses faites. Parce que nous devons avoir confiance en nos autorités. On a entendu pas mal de discours. Donc on dit pour cette fois ci on va suspendre les actions de désobéissance civile et voir maintenant ce que ça va donner les prochains jours, de voir les actions de nos autorités. »
Et si les promesses ne sont pas tenues, ou pas assez vite, le comité d’organisation se dit prêt à relancer son appel à cesser les activités.
Source : RFI