Des millions de Maliens se sont mobilisés vendredi à Bamako et dans les villes de l’intérieur pour soutenir les autorités de transition et protester contre les sanctions prises le 9 janvier dernier par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Pour le gouvernement malien, qui a appelé à cette mobilisation, il s’agit d’une “marche de soutien à l’armée et à la transition pour la renaissance du Mali”.
Plusieurs organisations sociopolitiques, de représentants de partis politiques de tout bord et de la société civile ont pris part à cette manifestation qui a aussi enregistré la présence du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, de membres de son gouvernement et du Conseil national de transition (CNT).
Dans la capitale, plusieurs milliers de personnes se sont réunies sur la place de l’Indépendance, brandissant des drapeaux du Mali, ainsi que des pancartes portant des slogans comme “A bas la CEDEAO”, “Vive l’armée malienne”, “Le peuple malien soutient son armée”. A Bamako et dans de nombreuses villes du pays, des manifestants ont également réclamé le retour au franc malien.
“C’est un message fort que nous voulons envoyer aujourd’hui, un message fort à la France qui se cache derrière la CEDEAO et la communauté internationale pour régler ses comptes avec notre pays. Elle saura aujourd’hui que le peuple est derrière les autorités actuelles dans la conduite des actions pour le rétablissement de la sécurité et la refondation du Mali”, a dit Sadio Traoré, un professeur d’université.
“Nous sommes là pour clouer le bec aux ennemis de notre pays qui mettent en cause la légitimité de la junte militaire pour mettre en œuvre les réformes qu’elle a initiées pour relever le Mali”, a dit Hawa Doumbia, une étudiante.
Dans leurs interventions, le porte-parole du gouvernement, Abdoulaye Maïga, et le ministre de la Refondation de l’Etat, Ibrahim Ikassa Maïga, ont fustigé les sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA. Ils ont néanmoins assuré les populations de la volonté des autorités maliennes à trouver “une solution diligente” à cette nouvelle crise.
Le Premier ministre a donné la même assurance à la foule tout en promettant que les Maliens auront désormais leur mot à dire dans la gestion de leur transition et plus tard de leur pays. M. Maïga a aussi affirmé que, en sept mois, les autorités de transition avaient mieux équipé l’armée malienne que ces vingt dernières années. Ce qui, selon lui, a entraîné la montée en puissance des forces armées.
“Des terroristes, dont certains sont originaires de pays de la CEDEAO, ont été capturés et sont entre les mains des autorités maliennes”, a-t-il par ailleurs annoncé dans la foulée.
Cette forte mobilisation avait été précédée dans la matinée par la tenue du Conseil supérieur de la défense nationale, à l’issue duquel le président de transition, Assimi Goïta, a validé le plan de riposte adopté par son gouvernement face aux sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA.
Selon le porte-parole du gouvernement, il s’agit d’un plan exhaustif qui “essaie de prendre en compte les priorités et les préoccupations de nos populations en termes d’approvisionnement en produits de première nécessité”. Il contient plusieurs composantes portant sur des questions diplomatiques, géopolitiques, économiques, financières et sociales.
Source : INTER/X/AIS