Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a présidé, le mardi, la rentrée économique 2018 du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM). Outre le président de cette organisation, Mamadou Sinsy Coulibaly, de nombreux opérateurs économiques et financiers ainsi que des membres du gouvernement ont pris part aux travaux qui ont permis de passer au peigne fin deux thématiques majeures, à savoir ” la Caisse de dépôt et de consignation ” et ” la labellisation des entreprises privées “.
Le Mali, à l’instar d’autres pays du continent africain, fait face à de nombreux défis que sont les fortes attentes sur le front de l’Emploi, la lutte contre la pauvreté, les questions environnementales et le besoin en infrastructures socio-économiques structurantes dans les domaines clés (Energie, Transport, TIC, Santé, Education, etc).
A titre d’exemples, les besoins de financement pour la réalisation d’infrastructures dans les pays de l’UA se chiffrent à 600 milliards de dollars US. Pour le traitement adéquat de ces questions fondamentales, selon Mamadou Sinsy Coulibaly, il faut une mobilisation d’importants financements, de longue durée.
Or, l’analyse de la situation actuelle du marché du financement des investissements fait ressortir les constats suivants : d’abord le financement des investissements dans les infrastructures est assuré par l’aide publique au développement, les banques internationales et régionales, les institutions bilatérales de financement.
Ensuite, la capacité de financement à long terme du secteur bancaire est très réduite et l’absence d’institution publique capable de porter de tels financements, entre autres.
Ainsi , ill est donc urgent, selon le président du CNPM, de recourir à de nouveaux mécanismes capables de transformer l’épargne et les cautions en investissements de long terme.
La création et l’opérationnalisation de la Caisse de Dépôt et de Consignation (CDC) au Mali, va permettre, à en croire Seydou Coulibaly, vice-président du CNPM, de combler ce vide institutionnel et d’offrir une interface crédible aux différents acteurs de la croissance et du développement national. La création et l’opérationnalisation rapide de la Caisse de dépôt et de consignation du Mali répond à un certain nombre d’objectifs : disposer d’un mécanisme de financement alternatif et complémentaire de l’économie, de faire baisser le ” coût de l’argent “, nécessaire pour le financement de l’économie et de mobiliser et valoriser ” l’argent qui dort ” pour dynamiser l’économie.
Créée en France en 1816, la CDC est un modèle unique d’institution de développement de par son statut spécial, ses missions et son mode de gouvernance original.
Au Sénégal, où elle est le bras financier de l’Etat pour le financement des logements sociaux et les aménagements urbains, la CDC a injecté plus de 60 milliards de FCFA de crédits dans l’économie. On retrouve également la CDC dans des pays comme la Tunisie et le Maroc où elle a financé pas mal d’infrastructures.
La création d’une CDC, autonome du trésor public, est selon Mamadou Sinsy Coulibaly, plus que d’actualité. La réussite des exemples français et marocain témoigne, à l’en croire, de la pertinence de cette réforme, réclamée par le secteur privé et encouragée par les partenaires au développement et les collectivités.
Outre la création et l’opérationnalisation de la Caisse de dépôt et de consignation au Mali, le CNPM a sollicité la labellisation des entreprises.
Ce qui permettra de créer un cercle vertueux dans lequel on retrouve deux types d’acteurs. Le programme de labellisation sera construit sur des valeurs parmi lesquelles on retrouve le respect du droit et la responsabilité sociale et le leadership entrepreneurial et des critères objectifs (obligations fiscales, investissement, création d’emplois, etc).
Les entreprises labélisées, à ses dires, auront des signes distinctifs, notamment un logo et une attestation officielle afin de rendre la démarche visible aux tiers.
Pour le Chef de l’Etat, notre pays était confronté à une crise à la fois sécuritaire et économique. Mais grâce aux efforts déployés par le gouvernement et d’autres acteurs, dont le secteur privé, il a pu relancer aujourd’hui son économie et en se positionnant 3e pays économique de l’espace UEMOA.
Ibrahim Youssef
Source: lejecom