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Mali: couvre-feu à Gao, en proie à des tensions interethniques

Bamako – Un couvre-feu d’une semaine a été instauré à Gao, ville du nord du Mali théâtre de tensions depuis plusieurs jours entre les populations songhaï (noire) et arabe, a-t-on appris dimanche. “Il est instauré dans la ville de Gao un couvre-feu allant du vendredi 2 au jeudi 8 mars de 20H00 à 6H00 du matin”, indique un décret du gouverneur de la région de Gao, le colonel-major Sidiki Samaké, dont l’AFP a obtenu une copie.

Le couvre-feu a été “globalement respecté” dans la nuit de samedi à dimanche, selon un enseignant de la ville. “Il y a quelques rares attroupements devant des domiciles, mais aucun véhicule privé ne circule”,
a-t-il signalé à l’AFP.

Dans un second décret, le gouverneur a “formellement interdit à tout individu n’appartenant pas aux forces de défense étatique malienne, au Mécanisme Opérationnel de coordination (MOC, composé notamment des groupes armés signataires de l’accord de paix) ou aux forces internationales, de circuler dans la ville de Gao en possession de tout type d’armes à feu”.

A Gao, situé sur le fleuve Niger, les populations songhaï, sédentaires et vivant principalement de l’agriculture et de l’artisanat, et des commerçants arabes s’accusent mutuellement depuis une semaine d’être responsable de la mort d’un des leurs.

Deux jeunes commerçants arabes de Gao avaient disparu alors qu’ils circulaient à moto. Le corps de l’un d’entre eux a été retrouvé quelques jours plus tard dans le fleuve Niger, à quelques kilomètres de la ville. Dans la communauté arabe, certains soupçonnent des membres de l’ethnie songhaï, et des jeunes ont pris position sur une place et tiré en l’air pendant la semaine, transformant Gao en “ville morte” jeudi.

Des jeunes sédentaires, armés de gourdins, voulaient pour leur part “venger” la mort mercredi soir à Gao d’un militaire de la garde nationale, “assassiné” selon eux par un arabe, avait expliqué à l’AFP un responsable du gouvernorat local. Grande ville du nord du Mali, Gao, à 1.200 km au nord-est de Bamako, avait été occupée en 2012 par des combattants jihadistes liés à Al-Qaïda, chassés en janvier 2013 par une intervention militaire française.

Mais des zones entières du nord du Mali échappent au contrôle des forces maliennes, française et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes.

 

AFP

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