Le médiateur de l’organisation sous-régionale a effectué hier une visite de quelques heures à Bamako. Il était porteur d’un message des chefs d’État sur les conclusions du sommet tenu dans la capitale nigériane le 12 décembre dernier
Les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), réunis le 12 décembre dernier lors du 60è sommet ordinaire à Abuja au Nigeria, avaient pris des décisions concernant notre pays.
Ont pris part à cette conférence des chefs d’État le président Muhammadu Buhari du Nigeria, le président Mohamed Bazoum du Niger, le président Macky Sall du Sénégal, le président Faure Essozimna Gnassingbé du Togo, le président Umaro Sissoco Embaló de la Guinéen Bissau.
À l’issue de leurs échanges, les chefs d’État ont pris des décisions qui ont été officiellement notifiées hier au président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, par le médiateur de l’organisation sous-régionale, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan.
L’émissaire et son hôte ont aussi évoqué les derniers développements de la situation politique. «Il fallait venir avec les recommandations des chefs d’État et avec l’espoir que d’ici la fin de l’année, nous aurons un calendrier en place pour l’organisation des élections qui est justement l’une des recommandations phares de la Cedeao», a confié Goodluck Jonathan à sa sortie d’audience.
Les dirigeants ouest-africains restent intransigeants sur la tenue de l’élection présidentielle en février 2022. À Abuja, ils avaient brandi la menace de sanctions économiques et financières qui viendront s’ajouter à la suspension de notre pays des instances de l’organisation et aux sanctions individuelles visant les autorités de la Transition.
Cette menace sera mise en application dès le 1er janvier 2022, si aucun progrès tangible n’est réalisé dans la préparation des élections à la fin de ce mois. Goodluck Jonathan espère que «d’ici la fin de l’année, les autorités vont sortir toutes les décisions et un calendrier pour la conduite des évènements au Mali».
Pendant cette visite de quelques heures, le médiateur n’a pas rencontré les acteurs politiques et de la société civile. Mais il compte revenir à Bamako au mois de janvier pour poursuivre la discussions et les échanges, notamment avec les autorités de la Transition.
La position de celles-ci est connue. Rappelons que le président Assimi Goïta a adressé une communication à la Cedeao, dans laquelle il s’est engagé à transmettre un chronogramme des élections au plus tard le 31 janvier 2022.
Ce chronogramme sera défini par les Maliens lors de la phase finale des Assises nationales de la refondation (ANR). La phase finale des ANR débutera le lundi prochain pour s’achever le 30 décembre.
Les dirigeants maliens veulent attendre les conclusions de ces concertations nationales avant d’établir un chronogramme sur la tenue des élections devant conduire à l’installation d’un pouvoir élu démocratiquement.
Issa DEMBÉLÉ
Source : L’ESSOR