Depuis quelques moments, la montée en puissance de l’armée se confirme non seulement par les autorités de la transition, mais également par les populations de plusieurs localités qui étaient sous occupation jihadistes. Tout porte à croire qu’au-delà des incantations servies au peuple et à son armée pendant près de 10 ans de guerre contre le terrorisme, les autorités actuelles de la transition ont pris à bras le corps toute la mesure de la gravité de la situation. Pour cela, l’armée est en train d’être préparée à la hauteur du danger qui menace la nation malienne. Sur cette lancée, un regard croisé entre le Mali et les nouvelles autorités du Faso sur la question pourrait être encore plus salutaire pour la paix dans le Sahel.
Depuis quelques mois, les FAMa, avec le soutien de nouveaux partenaires apparemment plus sérieux et sincères, sont en train d’infliger de lourdes pertes à l’ennemi. En tout cas, plus que jamais, l’étau se resserre autour de ces sans foi ni loi sur le territoire du Mali. Avec le Burkina voisin où l’armée vient de reprendre les choses en main, le 24 janvier dernier, les observateurs espèrent que les jours des narco-jihadistes sont désormais comptés dans cet espace de la sous-région.
La croisade
Au Mali, l’armée est, depuis quelques mois, dans une croisade contre ces ennemis de la paix dans la sous-région, ces indésirables terroristes qui endeuillent nos deux pays et tout le Sahel, depuis plusieurs années.
De l’avis de beaucoup d’observateurs, le réarmement moral et matériel des FAMa, commencé avec l’avènement de la Transition des cinq colonels, est bien réel. Même si la métamorphose physique prend du temps, des témoignages concordants sur le terrain, des zones récemment sous occupation, témoignent que la peur est en train de changer de camp.
Tenez-vous bien, du 28 décembre 2021 au 28 janvier 2022, soit un mois d’offensive des FAMa, de nombreux sanctuaires jihadistes ont été défaits. L’armée malienne, selon différents communiqués officiels, a détruit beaucoup de bases des groupes armés terroristes ; des éléments terroristes ont été arrêtés et du matériels récupéré.
Depuis Kita, en marge des activités du Festival panafricain du coton, ce vendredi 28 janvier 2022, le Chef du gouvernement, Choguel Kokalla MAIGA, a tenu à saluer les FAMa pour leurs performances inédites enregistrées.
«C’est un résultat qui n’a jamais été obtenu dans la lutte contre le terrorisme, depuis 10 ans. Nous disons bravo à l’armée malienne», a commenté le Dr Choguel MAIGA.
Quelque jours plus tôt, lors de la célébration du 20 janvier 2022, le ministre de la Défense et des anciens combattants, le Colonel Sadio CAMARA, avait lui aussi salué la montée en puissance de l’armée sur le terrain et assuré de la victoire totale de l’armée sur l’ennemi.
Comme un signe des temps, il a souligné que nos FAMa viennent d’obtenir des résultats remarquables lors des dernières semaines sur le terrain.
‘’Avec la supervision et l’accompagnement constant du Chef suprême des armées, le Colonel Assimi GOITA, les opérations d’envergure menées, notamment dans le cadre l’opération Kélétigui, représentent une rupture radicale dans les rapports de forces entre les FAMa et les groupes armés terroristes (GAT)’’, avait confié le colonel Sadio Camara.
Retour de 50 000 personnes déplacées
La situation sécuritaire sur le terrain s’améliore considérablement, nous indique-t-on. C’est d’ailleurs, dans ce contexte, que des retours de plusieurs déplacés internes réfugiés a été enregistré. Ainsi, sur un total de 350 000 au Mali et dans les pays voisins, les autorités ont enregistré plus de 50 000 personnes qui sont retournées dans leurs localités d’origine grâce aux efforts louables de l’armée.
Aujourd’hui, l’armée malienne est présente dans toutes les régions du Mali, rassurent les autorités de la Transition.
L’armée malienne affiche désormais, sans complexe, son nouvel état d’esprit, nous rassure-t-on.
Un état d’esprit que saluent à sa juste valeur les Maliens, à commencer par le ministre délégué auprès du ministre du Développement rural, Youba BA, qui a écrit un ’’Janjo’’ à l’intention des forces de défense et de sécurité du Mali, à l’occasion du 20 janvier.
«Nous vous célébrons pour vos sacrifices multiples et constants faits de sang, de sueur et de larmes, oui de sacrifices souvent ultimes source de larmes des personnes qui vous sont chères, à savoir : vos pères, mères, frères, sœurs, femmes et fils que vous laissez dignement derrière vous», peut-on lire dans ce texte.
Pour le ministre BA, les initiatives relatives à la valorisation substantielle des apports de l’État au double plan financier (paiement de primes consistantes aux ayants droit des militaires décédés) et matériel (logements sociaux, construction de l’hôpital militaire de haut niveau, équipements militaires) aux forces armées de défense et de sécurité sont à l’origine de cette montée en puissance des FAMa.
Quid du Burkina Faso
Pendant ce temps, de l’autre côté de nos frontières, chez nos voisins burkinabès, le changement de régime de la semaine dernière semble ouvrir de belles perspectives pour la lutte contre le terrorisme dans la zone. En tout cas, les nouvelles autorités du Faso ont souligné leur détermination de placer la lutte contre le terrorisme dans leurs priorités des priorités.
Comme pour dire qu’une bonne nouvelle ne vient jamais seule, on apprend dans les coulisses qu’Alexandre IVANOV, connu pour être l’un des représentants des instructeurs russes en Centrafrique, s’est dit prêt à partager son expérience avec l’armée du Burkina Faso si les autorités en faisaient la demande.
Si cela venait à être effectif, le Mali et le Burkina Faso, dont les armées sont encadrées par ces instructeurs russes, pourront former un tandem de choc contre les groupes armés terroristes qui opèrent de part et d’autre de nos frontières sous le nez et à la barbe des forces Barkhane et Takuba.
Les terroristes en débandade
En attendant que ce tandem de choc ne voie le jour, l’armée malienne intensifie ses opérations contre les terroristes.
Dans le dernier communiqué de la DIRPA, sur les opérations militaires en cours, il ressort que du 17 au 22 janvier 2022, dans la région de Nara, une offensive de reconnaissance dans le secteur d’Akor et Tarakoro a permis la « destruction, à l’artillerie, des bases terroristes suivies de fouilles dans les forêts de Naoulena et Bamadjougou ».
Cette opération a fait un « bilan de 28 terroristes neutralisés » et « la libération et la remise aux populations de la pompe de Dialakoro pouvant servir 21 000 hectares de terres irrigables », précise une source militaire.
L’armée relève que d’autres opérations ont été menées dans les régions de Sikasso, Bougouni et Koutiala, notamment dans les secteurs de Tièrè, Tanguela, Danderesso, Mizansso, Kougniou et Kabalé, y compris le long de la frontière avec le Burkina Faso.
Ces actions concernent, entre autres, la fouille de la forêt de Tandjo et la destruction à l’artillerie d’une base terroriste dans les collines de Tièrè et se sont soldées par la récupération d’un véhicule Toyota Hilux et d’un camion-citerne de 10 tonnes transportant du carburant, mais également la récupération d’un camion de contrebande, la saisie de sept motos, l’interpellation de 22 suspects, la neutralisation de six terroristes et la récupération de trois pistolets.
Les interventions concernent également les régions de Ségou et Mopti avec les reconnaissances offensives dans les cercles de Koro, Bankass et Niono. Des de frappes aériennes dans la forêt de Toun, Ouenkoro et Dia ont neutralisé 11 terroristes dont un responsable, Iboune Ambane, ajoute l’état-major qui ajoute, à ce bilan, la destruction des sites de fabrication d’engins explosifs improvisés dans le secteur de Toun, etc.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : Info-Matin