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Mali : « Ben le Cerveau » risque deux ans de prison ferme

Le polémiste risque aussi d’être révoqué du Conseil national de transition.

Placé sous mandat de dépôt depuis le 5 septembre dernier, un inconditionnel soutien des autorités de la Transition en l’occurrence le leader du mouvement « Yérowolo, Debout sur les remparts », fer de lance de contestation contre le defunt régime, Adama Diarra dit ben le Cerveau a comparu ce vendredi 8 septembre 2023, devant le tribunal du pôle judiciaire spécialisé dans la lutte contre la cybercriminalité, pour son jugement.

Il est poursuivi pour « atteinte au crédit de l’Etat » un crime puni d’un emprisonnement de un à cinq ans, dans le Code pénal malien. Dans son réquisitoire, le procureur a requis une peine d’emprisonnement de trois ans dont 2 ferme et 1 an de sursis contre « Ben le Cerveau ».

Le verdict de son procès sera livré le jeudi 14 septembre prochain.

En plus de Ben Le Cerveau, l’un de ses fidèles lieutenants Siriki Kouyaté non moins secrétaire général de son mouvement, est aussi en détention.

Très critique avec les autorités de la Transition 

Fervent défenseur de la transition, Ben le Cerveau, membre du Conseil National de Transition (CNT) est tombé en disgrâce après avoir récemment émis des critiques très acerbes sur la gestion des autorités de Transition. Il a dénoncé dans une radio de la place les arrestations opérées, selon lui, par les services de sécurité.

Lors de cette sortie, il avait insisté sur la nécessité pour les autorités de transition de respecter le délai de la transition avant de soutenir qu’une nouvelle prolongation de la transition serait un coup dur pour le peuple malien dans la mesure où la Communauté internationale risquerait d’imposer de nouvelles sanctions difficiles à supporter.

Soutenu par Kemi Séba 

Il a aussi dénoncé l’isolement de la Guinée du cercle des Etats, à savoir le Mali et le Burkina qui se sont rapprochés du Niger. Un revirement pour quelqu’un qui était considéré comme un soutien de taille des autorités de la Transition. En plus d’être l’un des plus grands partisans du renforcement de l’axe Bamako-Moscou au détriment de Bamako-Paris. Il s’était illustré depuis 2017 par des mobilisations pour le départ des troupes étrangères, particulièrement la France et la Minusma. Il est aussi très proche du polémiste Kémi Séba pour dénoncer la mainmise de la France sur la sécurité au Mali. Celui-ci a d’ailleurs demandé sa libération.

Guetté par le sort d’Issa Katou N’Djim

Dans le contexte actuel, certains estiment que son décret de révocation du CNT sera bientôt rendu public puisque les membres de cette institution de la Transition bénéficient d’une immunité.

Son cas rappelle un peu celui d’un autre ancien soutien de la Transition passé plus tard dans l’opposition à savoir Issa Kaou N’Djim, qui avait été, en décembre 2021, condamné à six mois de prison avec sursis lui aussi pour «atteinte au crédit de l’Etat». Ce dernier été révoqué du CNT après des propos jugés « subversifs » sur les réseaux sociaux.

MD/ac/APA

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