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Mali-Banque mondiale : L’objectif est de réaliser un taux de décaissement de 25%

Le gouvernement malien et le Groupe de la Banque mondiale exhortent les acteurs à utiliser toutes les flexibilités nécessaires applicables au contexte d’urgence. Ils insistent également sur la nécessité de poursuivre les efforts visant une nette amélioration de la performance du portefeuille de projets et programmes à travers l’implication effective et personnelle de tous dans le suivi de l’exécution et de la gestion efficaces des différents projets.

 

Tel est le message fort que la session politique de la Revue de la performance du portefeuille des projets et programmes financés par la Banque mondiale, tenue jeudi dernier, a lancé à leur endroit.

Cette session a réuni les membres du gouvernement, des représentants de certaines institutions de la Républiques, des collectivités territoriales, de la société civile et des partenaires techniques et financiers. Faisant suite à la session technique, tenue la veille, elle a apprécié les résultats issus de ces discussions techniques-là.

De ces résultats, présentés par le chargé principal des opérations de la Banque mondiale, il ressort que le portefeuille comprend 31 projets pour un montant de 1,9 milliard américains (environ 1045 milliards de Fcfa) dont 20 projets nationaux pour 1,32 milliard (environ 726 milliards de Fcfa), soit 70% des engagements, 11 projets régionaux pour 573 millions de dollars (environ 315,150 milliards de Fcfa) ou 30% des engagements et secteurs couverts.

Le portefeuille compte également 14 projets analytiques, une garantie pour un engagement de 6,20 millions dollars (plus de 3,4 milliards de Fcfa) et 37 fonds fiduciaires pour un engagement de 139,67 millions de dollars (environ 77 milliards de Fcfa), précise Abdrahamane Coulibaly. Un portefeuille certes costaud, mais qui peine produire les effets escomptés.

En cause ? Le taux de décaissement reste faible, en dessous de la cible minimale estimée à 20%. S’y ajoutent d’autres insuffisances : fragmentation du portefeuille, non-respect du délai de traitement et de vérification de la situation fiscale des entreprises proposées comme attributaires des marchés publics, absence d’un cadre réglementaire pérenne applicable à tous les projets d’urgence, retards ou délais trop longs pour l’obtention d’avis de non objection, etc.

Afin de pouvoir surmonter ces difficultés, les participants ont, chacun en ce qui le concerne, formulé des recommandations visant à intensifier les actions pour atteindre une cible de 25%. En la matière, il a été suggéré de faire une analyse sectorielle, spatiale et en lien avec les Objectifs de développement durable (ODD).

Les participants ont préconisé d’informatiser le processus de vérification de la situation fiscale, créer une interface, le respect strict des délais de traitement des dossiers pour l’ANO, d’alléger les procédures d’indemnisations des personnes affectées par les projets. Ils ont proposé de faire diffuser une lettre circulaire du ministère des l’Économie et des Finances rappelant le respect des délais aux acteurs, le renforcement de la fiabilité du Quitus fiscal, la suppression de la pratique actuelle de vérification fiscale.

Prenant la parole, le ministre de l’Économie et des Finances a noté «avec satisfaction qu’à l’issue des travaux, un diagnostic complet a permis d’identifier et analyser les contraintes et les difficultés majeures qui plombent la performance du portefeuille». L’un des facteurs déterminants dans l’allocation des ressources du Groupe de la Banque mondiale entre ses différents pays membres est la performance du portefeuille mesurée par la capacité du pays à décaisser effectivement les ressources mises à sa disposition dans des délais requis, a expliqué Alousséni Sanou.

Le patron de l’hôtel des Finances a exhorté à poursuivre les efforts visant une nette amélioration de la performance du portefeuille de projets et programmes à travers l’implication effective et personnelle de tous dans le suivi de l’exécution et de la gestion efficaces des différents projets.

Pour la directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Mali, l’intervention en zones difficiles induit des niveaux de risque élevés qu’il faut mitiger. À cet effet, a souhaité Clara Ana de Sousa, les réflexions relatives à la mise en place de plateformes locales de mise en œuvre devraient être poursuivies.

«Les procédures de passation des marchés sont ressorties comme étant l’un des principaux goulots d’étranglement», a-t-elle indiqué. À cet égard, il revient de concilier l’impératif d’assurer l’intégrité du système de passation des marchés avec la nécessité d’une plus grande célérité. Ainsi, Clara Ana de Sousa a exhorté les acteurs à utiliser toutes les flexibilités applicables au contexte d’urgence.

Cette revue a servi également de lancement des concertations pour l’élaboration de la Stratégie intérimaire de coopération de la Banque mondiale pour les 12 à 24 prochains mois. Ces concertations se poursuivront avec l’ensemble des parties prenantes jusqu’à la fin du mois de mars 2022. Ceci, afin de bénéficier de l’avis des autorités et des populations maliennes pour mieux éclairer les futures interventions.

Oumar SANKARÉ

Source : L’ESSOR

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