Ouverts le mercredi dernier, les travaux de la revue à mi-parcours du document de stratégie-pays (DSP) 2015-2019 combinée avec la revue de la performance du portefeuille de projets et programmes ont pris fin, hier à Laïco hôtel de l’Amitié, avec la session dite politique. La réunion a été présidée par le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, en présence de trois autres membres du gouvernement. La directrice de la Banque africaine de développement (BAD) au niveau de l’Afrique de l’ouest, Marie-Laure Akin-Olugbade et plusieurs diplomates étaient présents.
Co-organisé par le gouvernement du Mali et la BAD, cet exercice de deux jours aura permis aux participants d’aborder tous les aspects techniques et politiques du document de stratégie-pays et passer en revue la performance du portefeuille de projets et programmes financés par la banque. Spécifiquement, la session politique a été l’occasion de partager l’état de mise en œuvre de ladite stratégie, les tendances stratégiques 2018-2019 et le plan d’amélioration de la performance du portefeuille.
«Il s’agit d’un temps fort de notre coopération avec le gouvernement du Mali», a indiqué Marie-Laure Akin-Olugbade qui a salué les efforts du gouvernement en matière de gestion macroéconomique dans un contexte difficile marqué par l’après crise.
L’économie de notre pays occupe, en effet, la 3è position dans l’espace UEMOA. Une bonne dynamique que la BAD entend soutenir, en aidant le Mali à enrayer définitivement les effets de la crise et conforter une croissance économique plus inclusive. Cet exercice de revue de la stratégie-pays 2015-2019 est éloquemment illustratif de cette volonté. Car il a permis d’approfondir les éléments de succès, mais surtout de procéder aux ajustements rendus nécessaires.
Depuis l’adoption, en novembre 2015, de cette stratégie par le conseil d’administration de la BAD, 16 nouvelles opérations ont été approuvées par la banque pour un montant total d’environ 129 milliards de FCFA. «Ceci porte le portefeuille de la BAD au Mali à 23 opérations pour un montant approuvé de 333,6 milliards de FCFA», a précisé Marie-Laure Akin-Olugbade. Les secteurs bénéficiaires de cette bagatelle sont ceux de l’énergie, de l’agriculture, de l’eau et assainissement et des transports.
Pour la période restante (2018-2019) du DSP, il est prévu cinq opérations pour un montant total de près de 124 milliards de FCFA dans des domaines aussi divers que la transformation de l’agriculture, le développement des chaines de valeurs et le développement des infrastructures en soutien à la relance économique. L’amélioration de la gouvernance, le genre et l’atténuation des facteurs de fragilité par le renforcement de la résilience constitueront les domaines d’intérêt particulier.
Dans son intervention, le ministre de l’Economie et des Finances a mis en exergue le bien-fondé de cet exercice qui permet «de suivre de très près, à tous les niveaux de la gouvernance, l’évolution du portefeuille». Parlant du document stratégie-pays (DSP 2015-2019), Dr Boubou Cissé s’est réjoui de constater que cet exercice de revue à mi-parcours vise, notamment à faire des suggestions et autres recommandations pertinentes permettant d’aligner davantage la stratégie de la BAD sur les orientations du CREDD (Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable au Mali).
S’agissant de la qualité du portefeuille des projets et programmes financés par la BAD, il a exprimé tout l’intérêt que les autorités maliennes attachent à cet aspect. «Cette manifestation d’intérêt est traduite par la mise en place de mécanisme de suivi régulier et rigoureux des interventions de nos partenaires», a-t-il souligné. En effet, le gouvernement a mis en place et opérationnalisé une Cellule de coordination et de suivi des projets et programmes financés par les PTF.
Le ministre Cissé a félicité la BAD pour l’appui constant et multiforme qu’elle ne cesse d’apporter au Mali pour l’amélioration des conditions de vie des populations. Spécifiquement, il a exhorté la banque à maintenir au cœur de sa stratégie le secteur de l’agriculture, car notre pays est résolument déterminé à devenir une puissance agricole.
Cette volonté politique est traduite, depuis 2015, par l’allocation annuelle de 15% du budget d’Etat à ce secteur. Lors de cette rencontre, l’assistance a eu droit à des projections sur l’état de mise en œuvre de la stratégie et du plan d’amélioration de la performance du portefeuille. Les débats sur ces présentations ont dégagé la nécessité de travailler à l’amélioration du climat sécuritaire qui affecte la performance du portefeuille à plusieurs égards.
Issa DEMBÉLÉ