En conférence de presse ce vendredi, le 06 décembre 2019, à la Maison de la Presse, le Collectif des ressortissants des villages riverains du barrage de Manantali (CRVRM) interpelle le gouvernement du Mali et sollicite l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal pour la construction si nécessaire aussi bénéfique de la route de Manantali-Tambaga, longue de 104 kilomètres environ. Sur cet axe, on retrouve les communes de Kobry, de Niantanso, de Bamafélé, de Djokéli et de Mahina.
Cette conférence de presse était coanimée par le président Nafaraba Keita, le conférencier Bakabigny Keita, le maire de Niantanso Boling Dembélé du CRVRM. C’était également en présence de plusieurs autres membres dudit collectif.
En effet, le barrage hydroélectrique de Manantali a été construit sur le Bafing, à 90 km au sud-est de Bafoulabé, dans la région de Kayes au Mali. L’aménagement permet la production d’électricité et l’irrigation. La navigabilité du fleuve Sénégal entre Saint-Louis (Sénégal) et Ambidédi (Mali), qui figurait au nombre des objectifs initiaux du projet, n’a pas pu être réalisé.
Les installations de Manantali seront réalisées en deux temps. La construction du barrage sur le Bafing débute en juin 1982. Un consortium international, formé d’entreprises allemandes, sénégalaises et suisses est chargé de la réalisation des travaux de génie civil sous la supervision de Rhein Ruhr (RFA), Tractebel (Belgique) et Soned Afrique (Sénégal). Un certificat de réception provisoire est émis le 31 mai 1988. Le coût de la construction du barrage s’élève à 150 milliards de francs CFA, financé par des fonds d’investissement du Golfe, des pays occidentaux, et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Le conflit sénégalo-mauritanien de 1989-1991 met un frein du développement hydroélectrique de l’aménagement. Certains auteurs affirment que le conflit armé entre les deux partenaires de l’OMVS serait la conséquence de la mise en service des barrages de Diama — à 27 km en amont de Saint-Louis — en 1986, et de Manantali, deux ans plus tard.
Les travaux de terrassement en vue de la construction de la centrale hydroélectrique débutent en 1997. Le premier groupe entre en service le 21 juillet 2001. Réalisé au coût de 246 milliards de francs CFA (375,1 millions d’euros), le volet «Énergie» alimente dans un premier temps la capitale malienne, Bamako. Dakar et Nouakchott sont alimentés l’année suivante lors de la mise en service de la ligne à 225 kV reliant le projet de Manantali aux pays voisins. Cette phase des travaux a été réalisée sous la supervision des bureaux d’étude Coyne et Bellier (France), Fichtner (Allemagne) et Tecsult (Québec, Canada).
L’électricité produite à Manantali est transmise à Bamako, Dakar et Nouakchott par un réseau de lignes à haute tension de 1 500 km. Les lignes sont équipées de câbles de garde à fibre optique (CGFO), ce qui a permis l’interconnexion des réseaux de télécommunications des trois pays. Le réseau, qui est relié au câble sous-marin trans-Atlantique, permet la transmission simultanée de 33 000 communications téléphoniques ou de 48 signaux de télévision. Il constitue un point nodal entre l’Afrique de l’Ouest et les autres parties du continent.
Le président dudit collectif précise que leur conférence de presse intervient au moment où se tient le sommet de l’OMVS, en vue d’attirer l’attention des plus hautes autorités des pays membres de l’organisation. Une conférence qui réunit ce samedi 07 décembre 2019, à Bamako dans la capitale malienne, 4 Chefs d’État de l’organisation notamment les Présidents de la Mauritanie, du Sénégal, de la Guinée et du Mali. M. Keita a également dénoncé que, malgré le déplacement forcé d’une trentaine de villages du Bafing, que ces populations n’ont pas été associées à la construction du barrage et sont toujours écartées à travers le développement socio-économique de leurs localités que le barrage peut apporter. Des difficultés auxquelles le constat reste amer, vu l’inaccessibilité de la route Manantali-Tambaga.
Pour le conférencier du jour, Bakabigny Keita, il s’est dit très optimiste comme les autres que si cette route est construite, la région de Kayes va envier le cercle de Bafoulabé vu les potentialités économiques de la zone. Qui se trouve au bon milieu de la région, limitée à l’Est par le cercle de Kita, au Sud par Kéniéba et au Nord-Ouest par ceux de Kayes, de Nioro du Sahel, de Diéma et de Yélimané.
Qaunt au maire de Niantanso, M. Dembélé a déploré le taux de mortalité trop élevé des femmes enceintes à cause de l’inaccessibilité de cette route reliant les centres de santé de Kita.
Cependant, compte tenu de l’importance du barrage de Manantali, le CRVRM appelle les Chefs d’État de l’OMVS pour la construction immédiate de l’axe Manantali-Tambaga afin que la zone soit développée pour le Mali et les pays membres de l’organisation.
Nia Dialla KEITA
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Source: actuglobe