À trois jours du sommet de la Cedeao sur le Mali, les autorités tentent de convaincre que la transition doit durer cinq ans de plus. Mais ni dans la sous-région ni au sein des partis politiques, on ne se dit prêt à accepter ce calendrier.
« Cinq ans, c’est un mandat. Ce n’est plus une transition ! », lance, amer, un Malien au micro de la radio Studio Tamani. Le 1er janvier, le gouvernement a fait savoir sa volonté de prolonger la transition de cinq années, comme cela avait été suggéré aux Assises nationales de la refondation quelques jours plus tôt. Depuis, à Bamako, les mines sont devenues graves. « Je vais soutenir [les colonels putschistes] jusqu’à ma mort, mais cinq ans c’est trop ! », reconnaît un autre passant interrogé par Studio Tamani.
Pour justifier cette durée, Assimi Goïta a présenté une feuille de route très ambitieuse à Nana Akufo-Addo, le président en exercice de la Cedeao. Il s’est engagé à régler les problèmes d’insécurité au Mali, à organiser un référendum constitutionnel en janvier 2024, des élections législatives et sénatoriales couplées en novembre 2025 et, enfin, un scrutin présidentiel au plus tard en 2026.
« Unilatéral et déraisonnable »
Sur le papier, ces engagements auraient pu rassurer l’opinion. Il n’en est rien. Dix-sept mois après le renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta, ce nouveau chronogramme a été rejeté en bloc par une grande partie de la classe politique.
Source : Jeune Afrique