Les sanctions de la Cédéao suscitent des inquiétudes au Mali déjà confronté à un mouvement d’humeur des enseignants.
Au Mali, le colonel Assimi Goïta a demandé une trêve sociale à l’issue de son discours à la nation lundi 10 janvier. Le président de la transition appelle en effet les travailleurs à l’unité alors que le pays est frappé par les sanctions de la Cédéao. Cette demande de trêve intervient alors que la situation sur le front social devenait intenable pour le régime militaire qui fait face à une grève des enseignants.
Une trêve nécessaire
La synergie des enseignants signataires avait déclenché le 4 janvier une grève de cinq jours renouvelable. Une grève suspendue quelques heures avant le discours du colonel Assimi Goïta. Pour Kader, de la synergie des enseignants, cette suspension se justifie en raison des sanctions de la Cédéao.”Ces sanctions ne peuvent qu’atteindre le peuple. Ces sanctions ne feront mal qu’au peuple. Les syndicats signataires du 15 octobre que nous sommes ne peuvent rester en marge. Notre syndicat devait répondre à ces sanctions. C’est la raison qui motive la suspension de notre mot d’ordre de grève et de toutes les autres actions programmées” explique t-il.
Selon Issa Bengaly, secrétaire administratif de l’Union nationale des travailleurs du Mali, la trêve est nécessaire compte tenu du contexte, mais il prévient que les syndicats vont rester vigilants.
“Demander la trêve d’accord. Parce que nous sommes tous des fils de ce pays et nous sommes prêts pour le devenir de ce pays. Cela est évident. Mais il ne faudrait pas aussi que la trêve soit préjudiciable aux acquis des travailleurs. Il faut reconnaitre aussi qu’il y a des acquis qui sont là, qui sont pendants. La trêve pourrait marcher à condition que l’Etat honore ses engagements sur ces différents acquis” précise Issa Bengaly.
Pas une surprise
Le gel des avoirs de l’Etat malien auprès de la banque de l’UEMOA risque de toucher durement le Mali qui n’aurait que deux mois de réserves budgétaires pour payer les fonctionnaires. Mais selon l’économiste Amadou Bamba, la situation ne serait pas aussi grave.” Les sanctions n’ont pas surpris les autorités de la transition. Ils vont se préparer pour cela, pour qu’ils puissent supporter cela au moins deux, quatre ou même cinq mois afin de négocier avec la Cédéao pour avoir un terrain d’entente. Par ailleurs, il faut noter que le déclenchement de ce gel n’est pas totalement automatique” explique l’économiste.
Dans son discours, Assimi Goïta s’est dit ouvert au dialogue avec la Cédéao malgré les sanctions imposées au Mali.
Source: dw.com