(Agence Ecofin) – La justice malienne lance une enquête visant des leaders des groupes armés pour actes de terrorisme, financement du terrorisme et détention illégale d’armes de guerre. Une première du genre dans ce pays du Sahel en proie aux attaques terroristes depuis plusieurs années.
Le procureur de la Cour d’appel de Bamako au Mali, a annoncé, mardi 28 novembre, l’ouverture d’une enquête visant les chefs de la branche malienne d’Al-Qaïda ainsi que des membres de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA). L’information a été relayée par les médias locaux.
Les personnes visées par l’enquête sont, entre autres, Alghabass Ag Intalla (photo), président de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), Bilal Ag Acherif, secrétaire général du Mouvement national de l’Azawad (MNLA) et Amadou Barry alias Amadou Kouffa, chef de la katiba Macina, un groupe affilié au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans.
Selon le responsable, l’enquête a été ouverte suite à « l’exploitation de renseignements » faisant état de « la constitution entre certains individus d’une association ayant pour but de semer la terreur, de porter atteinte à l’unité nationale, à l’intégrité territoriale et de ternir l’image » des forces armées maliennes (FAMa).
Les chefs d’accusation retenus contre ces différents responsables sont : association de malfaiteurs, actes de terrorisme, blanchiment de capitaux et financement du terrorisme, détention illégale d’armes de guerre et de munitions, ainsi que complicité de ces mêmes faits.
« De tels comportements ont déjà causé et pourraient continuer à causer des victimes civiles et militaires, mais surtout visent à remettre en question la capacité des FAMa à accomplir leur mission de défense de l’intégrité du territoire et d’assurer la sécurité des personnes et des biens », s’est exprimé le procureur.
Pour rappel, cette annonce du procureur général est intervenue après que les Forces armées maliennes « se sont emparées » de la ville de Kidal, le 14 novembre dernier.
Cette enquête s’inscrit comme la toute première du genre dans ce pays du Sahel en proie aux attaques terroristes depuis plusieurs années. Elle est confiée au procureur de la République du Pôle Judiciaire Spécialisé en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée.
Charlène N’dimon (stagiaire)
Agence Ecofin