Sky Mali va inaugurer samedi une nouvelle liaison avec la Guinée, a indiqué la compagnie aérienne mardi, au moment où le Mali cherche à contrecarrer les effets de la fermeture des frontières par l’organisation des Etats ouest-africains Cédéao
Ce lancement coïncide aussi avec un intense effort de coopération ces derniers jours entre le Mali et la Guinée voisine, tous deux dirigés par des juntes arrivées au pouvoir par des coups d’Etat, et tous deux soumis à des sanctions de la Cédéao. La Guinée, membre de la Cédéao mais suspendue des organes de décision de l’organisation à la suite du putsch du 5 septembre 2O21, a annoncé qu’elle n’appliquerait pas la fermeture des frontières aériennes et terrestres avec le Mali décidée par la Cédéao le 9 janvier. La junte malienne a dépêché lundi une importante délégation à Conakry. Elle a fait de même mardi avec un autre voisin, la Mauritanie qui, elle, ne fait pas partie de la Cédéao. Salifou Telly, directeur commercial de Sky Mali, a indiqué au téléphone à l’AFP que la compagnie opèrerait samedi son vol inaugural vers Conakry. “Oui, c’est vrai, nous allons commencer cette ligne le samedi 22”, a-t-il dit. Sky Mali volera vers Conakry à raison de quatre fois par semaine, a-t-il dit. Sky Mali a été lancée en 2020 sur des fonds privés avec pour vocation première de desservir les aéroports nationaux de ce vaste pays. Elle a depuis mis en place des liaisons avec le Bénin et le Gabon. Mais elle en a annoncé la suspension “jusqu’à nouvel ordre” à la suite de la fermeture des frontières par la Cédéao. La Cédéao et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) ont pris une batterie de mesures économiques et diplomatiques vigoureuses à l’encontre du Mali pour sanctionner les vélléités de la junte de se maintenir au pouvoir encore plusieurs années. La fermeture des frontières mais aussi un embargo sur les échanges commerciaux et les transactions financières hors produits de première nécessité sanctionnent l’engagement révoqué par les colonels d’organiser le 27 février prochain des élections présidentielle et législatives qui auraient ramené des civils à la tête du pays plongé dans une grave crise sécuritaire et politique. Face à ces sanctions, la junte a adopté une posture de résistance tout en disant rester ouverte au dialogue
AFP