Le ministre algérien des Affaire estrangères a effectué une visite de 48 heures à Bamako.
Pour l’un de ses tout premiers déplacements depuis sa nomination à la tête de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf a choisi le Mali. En plus d’être des Etats voisins partageant une frontière commune longue de plus de 1300 km, l’Algérie et le Mali entretiennent également de bons rapports. Parmi les objectifs visés par cette visite figure la relance du processus de paix au Mali bloqué depuis plusieurs mois.
L’Algérie qui conduit la Médiation internationale tente le maximum afin de renouer le dialogue entre les différents protagonistes de la crise malienne qui dure depuis une décennie. Depuis quelques mois, une vive tension oppose les différentes parties signataires de l’Accord (gouvernement et groupes armés) qui ont rompu le dialogue depuis la fin de l’année dernière.
Cette situation a même failli dégénérer apres que des avions de l’armée malienne ont survolé des localités sous contrôle de l’ex rébellion, à l’occasion de la célébration du « 11e anniversaire de la proclamation de l’Indépendance de l’Azawad ». Considérant cela comme une provocation, les ex rebelles n’avaient pas hésité à tirer sur les avions sans faire de dommage.
Ainsi, la visite de 48 heures au Mali du ministre algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’Etranger, Ahmed Attaf tient tout son sens puisqu’elle est destinée à ramener les différentes parties autour de la table du dialogue pour relancer la mise en œuvre de l’Accord de paix signé en 2015. C’est dans ce cadre qu’au cours de sa visite, outre son homologue malien Abdoulaye Diop, le ministre algérien a également rencontré le ministre de la Défense et des anciens combattants, le Colonel Sadio Camara, le ministre en charge de la mise en œuvre de l’Accord, le Colonel-major Ismaël Wagué, le président du Conseil National de Transition (CNT) faisant office de parlement durant cette période.
Après avoir rencontré les officiels maliens, le chef de la diplomatie algérienne a également eu des séances de travail avec les représentants de plusieurs mouvements signataires de l’Accord.
Tout en demandant aux différentes parties de surmonter la tension qui les oppose actuellement, il a également promis que l’accompagnement de son pays ne fera pas défaut. Certainement que dans les jours à venir une rencontre regroupera toutes les parties signataires de l’Accord afin de relancer la mise en œuvre de celui-ci interrompue depuis plusieurs mois. A cet effet, les deux parties ont souligné la nécessité de trouver un compromis positif pouvant renforcer la confiance entre les frères maliens en vue du rétablissement de la paix et de la sécurité, gage du développement et de la prospérité.
L’occasion a aussi été mise à profit pour évoquer la coopération économique en vue de concrétiser les projets structurants d’intérêt commun. Cette visite a également été l’occasion pour les gouvernants des deux pays de se rendre compte de la nécessité du renforcement de l’axe Bamako-Alger. Ce qui passe nécessairement par l’intensification des actions de développement au bénéfice des populations respectives. A cet égard, les perspectives de développement de certains secteurs prioritaires ont été abordées, notamment le transport aérien, le secteur énergétique, les établissements bancaires, la formation professionnelle ainsi que le domaine de la communication.
Sur le plan sécuritaire, les deux parties ont surtout insisté sur l’importance de renforcer davantage la collaboration entre les deux pays dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière.
Ahmed Attaf – qui a plusieurs fois été ministre des Affaires étrangères de son pays – a pris depuis mi-mars dernier la succession de Ramtane Lamamra à la tête de la diplomatie algérienne. Après des postes d’ambassadeurs dans plusieurs pays, il a aussi travaillé dans certaines organisations comme l’Union africaine et l’Organisation des Nations unies. Il maîtrise différents dossiers diplomatiques surtout celui du Mali dont le sortant Lamamra était impliqué au premier plan. C’est sous l’égide de ce dernier que l’Accord de paix avait été signé en 2015 bien qu’il peine à être mis en œuvre.
MD/ac/APA