Seize soldats maliens ont été tués lundi dans le centre et l’est du pays dans deux attaques distinctes imputées aux djihadistes, dont une a été revendiquée par l’organisation État islamique, selon un nouveau bilan de l’armée publié dans la nuit de mardi à mercredi 23 mars.
Un précédent bilan faisait état de quatre soldats maliens tués au total à Tessit (Est) et Boni (Centre). L’armée a indiqué tard mardi soir dans son communiqué avoir «neutralisé» 37 «terroristes». L’organisation État islamique a assuré pour sa part avoir tué et blessé des dizaines de soldats au cours de l’attaque de Tessit, dans un communiqué publié par son agence Amaq et authentifié par l’organisme spécialisé américain SITE.
L’État islamique y utilise une nouvelle dénomination de «province du Sahel» de l’EI, dans laquelle il place le Mali. L’organisation État islamique inscrivait jusqu’alors le Mali, le Burkina Faso et l’est nigérien voisins dans sa «province d’Afrique de l’Ouest».
«Le ratissage continue»
À Tessit, qui se situe à quelques dizaines de kilomètres des frontières avec le Burkina Faso et le Niger dans la zone dite des trois frontières, un poste des FAMa a été attaqué et l’armée avait «enregistré deux morts et 10 blessés» lundi. Selon le communiqué militaire, «les FAMa ont repoussé vigoureusement l’attaque. Neuf morts ont été dénombrés sur place et plusieurs blessés terroristes ont été interceptés et anéantis par une intervention aérienne». L’armée conclut le court communiqué en précisant que «le ratissage continue à fond pour nettoyer ces secteurs».
Deux tiers du territoire malien échappent au contrôle de l’État. La propagation djihadiste, sous affiliation d’al-Qaida ou de l’organisation État islamique, commence à toucher plus au sud, la Côte d’Ivoire ou le Bénin par exemple, menaçant de gagner le Golfe de Guinée. Les agissements djihadistes, conjugués aux violences intercommunautaires, aux actes crapuleux mais aussi aux exactions de l’armée, ont fait des milliers de morts, civils et militaires, et des centaines de milliers de déplacés. L’insécurité contribue à l’instabilité politique. Après le Mali à deux reprises depuis août 2020, le Burkina Faso a été le théâtre d’un putsch en janvier dernier.
De son côté, l’armée malienne revendique la mort de dizaines de djihadistes ces derniers mois. Un récent communiqué assurait que «la peur (avait) changé de camp, l’ennemi est en fuite vers les frontières ou en dissimulation dans la population».