Nos sources sont formelles : l’exécution budgétaire de la Commune Urbaine de Sikasso présente de nombreux dysfonctionnements qui se caractérisent par des manquements dans le dispositif de contrôle interne et dans la gestion financière.
Par petite touche, le maire de la Commune urbaine de Sikasso et ses sbires « sucent » les caisses, érigent le népotisme en mode de gestion. L’espoir tant suscité auprès des populations, a viré au cauchemar. Un flop magistral.
Des manquements dans le dispositif de contrôle interne de la Mairie
La Commune Urbaine de Sikasso ne dispose pas de registre dans lequel sont enregistrées les offres reçues. L’absence de registre ne permet pas de s’assurer de la traçabilité de l’enregistrement chronologique des offres.
Cependant, la municipalité de Sikasso n’a pas exigé des titulaires de marché, la garantie de bonne exécution pour neuf marchés de travaux. L’absence de garantie de bonne exécution pourrait exposer la Commune à des pertes de ressources en cas de survenance de difficultés dans l’exécution des marchés.
Et comme si cela ne suffisait pas, la Commune Urbaine de Sikasso n’élabore pas de dossier d’appel d’offres restreint pour ses achats par contrats simplifiés, à l’exception des opérations effectuées sur les Fonds du Programme d’Appui aux Communes Urbaines du Mali (PACUM). Un dossier d’appel d’offres fait ressortir, entre autres, les critères de sélection et leur mode d’application détaillé. En l’absence de dossiers d’appel d’offres restreint, la Commune Urbaine de Sikasso ne peut s’assurer du respect des critères de sélection des fournisseurs.
Non plus, la Mairie de la Commune Urbaine de Sikasso ne procède pas à la mise en concurrence. En effet, elle n’a pas adressé d’invitation à soumissionner pour 106 opérations d’achat. L’absence de mise en concurrence ne favorise pas l’acquisition de biens et services suivant un bon rapport qualité/prix et viole le principe du libre accès à la commande publique.
Aussi, la Commune Urbaine de Sikasso a ordonné le paiement de salaires de 25 enseignants ne relevant pas de sa circonscription. En effet, le Directeur du CAP de Sikasso a indiqué que ces agents ont été mutés, donc ne relèvent plus de la Commune Urbaine de Sikasso. La prise en charge de ces enseignants par la Commune Urbaine de Sikasso crée un risque de double paiement.
Des irrégularités dans la gestion financière
À la Mairie de la commune urbaine de Sikasso, le Chef des Services Techniques n’a pas reversé au Régisseur de recettes la totalité des produits issus de la vente des Dossiers d’Appel d’Offres (DAO). En effet, il procède à l’encaissement des produits issus de la vente de DAO puis les reverse au Régisseur de recettes. Ensuite, ce dernier reverse au Trésor. Ainsi, sur un montant total de 6,07 millions de FCFA encaissé, le Chef des Services Techniques n’a pas reversé au Régisseur la somme 5,37 millions de FCFA.
Au même moment, le Maire n’a pas appliqué les pénalités de retard dues sur un marché relatif aux travaux d’aménagement du Mamelon et un autre relatif aux travaux de construction de trois salles de classe équipées, Bureau, Magasin et Bloc et trois latrines à Babembabougou, Bougoula hameaux et la construction d’une maternité à Karamokobougou. Le montant total des pénalités non appliquées est de 16,36 millions de FCFA.
Le Directeur de l’AE (Académie d’Enseignement) a soumis au Maire, pour ordonnancement, des états nominatifs de paiement comportant 21 enseignants non identifiés. Les intéressés ne se sont pas présentés lors du contrôle physique et leur nom ne figure pas, non plus, dans le cahier de bord du CAP de Sikasso. Le montant total indûment payé s’élève à 114,98 millions de FCFA.
Face à de telles pratiques qui ont occasionné un trou de136, 71 millions de francs CFA (136 719 028F) dans la caisse de la Mairie de la Commune Urbaine de Sikasso, une dénonciation de fait a été adressé au Procureur, afin que le Maire et ses complices rendent à César ce qui n’est pas à eux. Depuis, les responsables de la municipalité du Kénédougou ne dorment plus que d’un demi-œil.
Affaire à suivre et à poursuivre donc.
Jean Pierre James
Source: Nouveau Réveil