Selon le diplomate tchadien, la complexité de la crise au Mali ne peut se comprendre que par les seuls maliens : « J’aimerais le dire pour la première fois de façon officielle, l’Accord a souffert de deux péchés originels, à savoir que l’Accord pour la paix après sa signature aurait dû être le plus médiatisé possible, aurait dû être présenté au niveau de l’Assemblée nationale pour en parler, pour l’expliquer, qu’il soit radiotélévisé. Le deuxième péché originel dans les accords que j’ai eu à signer, c’est qu’il y a toujours une clause qu’on appelle clause transitoire provisoire qui dit qu’on a signé l’accord, qu’on va commencer les réformes politiques, institutionnelles, on va commencer des réformes de défense et sécuritaire, on va commencer le processus de réconciliation, on va aller vers le processus socio-économique, parce que ce sont les quatre piliers de l’accord », a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU au Mali.
Mahamat Saleh ANNADIF précise aussi que la clause transitoire permet aux groupes armés de rompre avec leur position de défense militaire pour devenir des acteurs politiques sur le terrain de la démocratie.
Malgré tout, le désormais ancien patron de la MINUSMA félicite la nouvelle dynamique impulsée par les autorités de la Transition : « Avec la nouvelle dynamique qui prend corps et vous l’avez signalé, la tenue du dernier CSA à Kidal est une opportunité. Et au-delà de ce que les gens disent, je ne considère pas cela comme un acte ponctuel ou comme un symbole. Loin de là. C’est le fruit d’un travail continu et je sais de quoi je parle. J’ai précédé la délégation qui était partie pour le CSA. Nous avons parlé avec les populations de cette question du drapeau dont les gens parlent. Cela a vraiment été le fruit des négociations, une discussion d’acceptation des populations », s’est-il félicité.
En attendant que El-Ghassim Wane, diplomate de nationalité mauritanienne qui succède à Annadif, reprenne le dossier Mali, Mahamat Saleh est appelé au Sénégal pour la fonction de représentant du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest.
Andiè A. DARA
Source: Bamakonews