Un vieil adage malien dit que même si tu n’aimes pas le lièvre tu ne peux nier qu’il a de grandes oreilles. Soumeylou Boubèye Maïga vient d’être rappelé à Dieu. Alors qu’on l’aime ou pas, il faut admettre qu’il fut l’une des figures marquantes de la vie politique de notre pays ces trente dernières années. Ce que je retiendrai de lui est son courage et son combat pour la démocratie. Car à une époque où les hommes n’osaient murmurer une critique, il a eu la force de se tenir seul devant le général Moussa Traoré en présence de tous les membres du parti unique et dire des vérités qui chacune lui aurait valu le Bagne… Il est mort en prison, seul, après avoir perdu son premier fils.
Pour nous autres musulmans, ces épreuves suffisent à ce que l’on lui pardonne tout ce qui pourrait lui être reproché. A mes jeunes frères soldats qui dirigent aujourd’hui, je conseille de faire naitre le Mali Koura dans le droit. Car sans justice, rien ne saurait être justifié. Soumeylou Boubèye Maïga est mort sans procès. Cela est dangereux pour la liberté. Car s’il était coupable cela pourrait s’expliquer, mais s’il était innocent, cela poserait problème. Que son âme repose en paix. Dieu veille.
Les titrailles sont de la Rédaction
Source: Le Démocrate