Emmanuel Macron devait rencontrer pour la première fois, ce 20 décembre, le colonel Assimi Goïta, président de la transition au Mali. Mais le voyage a finalement été annulé, l’Élysée invoquant “les conclusions du conseil de défense sanitaire”, note Mali web. “Mais d’autres sources évoquent des désaccords entre Paris et Bamako sur le format de la visite”, ajoute aussitôt le site malien d’information.
Le Pays débusque, pour sa part, derrière les justifications sanitaires, les réelles raisons d’un désistement en notant qu’“on comprend que le Covid-19 ait été invoqué juste pour sauver les apparences diplomatiques, surtout quand on sait que, depuis quelques mois, les relations entre Paris et Bamako ne sont pas au beau fixe”.
Le Mali dit “niet”
Mali web détaille les raisons de cette annulation inattendue d’un voyage dont l’annonce avait aussi surpris les observateurs des relations franco-maliennes.
Les modalités mêmes de la rencontre ont pesé sur la décision française. Emmanuel Macron “voulait que le président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et certains dirigeants du G5 Sahel participent à la rencontre de Bamako”, détaille Mali web.
En outre, selon le souhait français, la rencontre avec le colonel Assimi Goïta aurait dû se dérouler au salon d’honneur de l’aéroport international de Bamako, Emmanuel Macron poursuivant par la suite sa visite auprès des troupes de Barkhane à Goa. “Une façon, pour le président français, de ne pas s’afficher seul et publiquement aux côtés d’un putschiste récidiviste”, croit savoir le quotidien burkinabé Le Pays.
Mais un “niet” malien a été opposé à ces conditions françaises. Et Mali web précise que les autorités de la transition malienne souhaitaient que la rencontre entre les deux chefs d’État se déroule au palais de Koulouba, le siège officiel de la présidence malienne. En outre, la présence d’autres dirigeants de la sous-région ouest africaine n’était pas souhaitée.