Pris dans une “frénésie diplomatique” liée notamment à la crise ukrainienne, Emmanuel Macron tarde toujours à déclarer sa candidature à sa propre succession. Une attitude qui comporte des avantages mais aussi des risques, observe la presse européenne.
Il ne reste que quelques jours pour se déclarer officiellement candidat à la présidentielle. Mais “les tensions entre la Russie et l’Ukraine ont contrarié le calendrier du ‘candidat’ Macron, qui a déployé ces derniers jours une grande frénésie diplomatique”, constate El Correo, en Espagne. Pour poursuivre ses efforts diplomatiques, le chef de l’État français “sacrifie une semaine de campagne supplémentaire”, renchérit la Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Même si elles achoppent, les multiples négociations internationales dans lesquelles le président s’implique lui permettent “de se présenter à ses compatriotes en dirigeant chevronné et respecté sur la scène internationale, à l’inverse de ses adversaires, plus concentrés sur les questions nationales”, écrit El Correo.
Lui procureront-elles pour autant un avantage pour sa réélection ? En Belgique, Le Soir penche plutôt pour le oui. Si une présidentielle ne se gagne certes pas à l’étranger, d’autres dans le passé y ont redoré leur blason, estime le quotidien bruxellois : Jacques Chirac en 2003 en Irak, Nicolas Sarkozy en 2008 en Géorgie, François Hollande en 2013 au Mali.
Aucun intérêt à se mettre au niveau de ses adversaires
De plus, en France, l’ambiance de la campagne est tellement tendue qu’“Emmanuel Macron n’a aucun intérêt à se mettre au niveau de ses principaux adversaires, qui s’entendent très bien sans lui pour s’autodétruire.”
Quand dans le propre camp de Valérie Pécresse on savonne la planche de la candidate LR après son meeting raté à Paris, quand à gauche les anciens éléphants du PS tirent sur l’ambulance Anne Hidalgo (Ségolène Royal lui préfère Jean-Luc Mélenchon), quand à l’extrême droite Marine Le Pen traite l’un de ses déserteurs (l’eurodéputé Nicolas Bay, parti rejoindre Éric Zemmour) de ‘limace poisseuse’, pourquoi en rajouter ?”
À l’inverse, sur la scène internationale, prévient Le Temps, l’échéance de la présidentielle affaiblirait le président Macron face à ses interlocuteurs du moment : Vladimir Poutine, Joe Biden ou Volodymyr Zelensky. Pour le journal de Genève, ils ont tous anticipé la volonté de Macron de se faire réélire :
Sa candidature non déclarée et la campagne électorale à venir affaiblissent sa voix et le poids de la France. Il est temps d’en finir avec cette pesante ambiguïté.”
Il ne reste que quelques jours pour se déclarer officiellement candidat à la présidentielle. Mais “les tensions entre la Russie et l’Ukraine ont contrarié le calendrier du ‘candidat’ Macron, qui a déployé ces derniers jours une grande frénésie diplomatique”, constate El Correo, en Espagne. Pour poursuivre ses efforts diplomatiques, le chef de l’État français “sacrifie une semaine de campagne supplémentaire”, renchérit la Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Même si elles achoppent, les multiples négociations internationales dans lesquelles le président s’implique lui permettent “de se présenter à ses compatriotes en dirigeant chevronné et respecté sur la scène internationale, à l’inverse de ses adversaires, plus concentrés sur les questions nationales”, écrit El Correo.
Lui procureront-elles pour autant un avantage pour sa réélection ? En Belgique, Le Soir penche plutôt pour le oui. Si une présidentielle ne se gagne certes pas à l’étranger, d’autres dans le passé y ont redoré leur blason, estime le quotidien bruxellois : Jacques Chirac en 2003 en Irak, Nicolas Sarkozy en 2008 en Géorgie, François Hollande en 2013 au Mali.
Aucun intérêt à se mettre au niveau de ses adversaires
De plus, en France, l’ambiance de la campagne est tellement tendue qu’“Emmanuel Macron n’a aucun intérêt à se mettre au niveau de ses principaux adversaires, qui s’entendent très bien sans lui pour s’autodétruire.”
Quand dans le propre camp de Valérie Pécresse on savonne la planche de la candidate LR après son meeting raté à Paris, quand à gauche les anciens éléphants du PS tirent sur l’ambulance Anne Hidalgo (Ségolène Royal lui préfère Jean-Luc Mélenchon), quand à l’extrême droite Marine Le Pen traite l’un de ses déserteurs (l’eurodéputé Nicolas Bay, parti rejoindre Éric Zemmour) de ‘limace poisseuse’, pourquoi en rajouter ?”
À l’inverse, sur la scène internationale, prévient Le Temps, l’échéance de la présidentielle affaiblirait le président Macron face à ses interlocuteurs du moment : Vladimir Poutine, Joe Biden ou Volodymyr Zelensky. Pour le journal de Genève, ils ont tous anticipé la volonté de Macron de se faire réélire :
Sa candidature non déclarée et la campagne électorale à venir affaiblissent sa voix et le poids de la France. Il est temps d’en finir avec cette pesante ambiguïté.”
Une gifle pour Macron
La décision de Poutine de reconnaître le 21 février les deux républiques sécessionnistes prorusses d’Ukraine a dynamité les efforts diplomatiques déployés par Emmanuel Macron, analyse La Vanguardia. Le journal de Barcelone rapporte que le président s’est enfermé avec son Conseil de défense avant que la nouvelle ne soit confirmée, afin d’étudier la crise géopolitique d’ampleur qui se profile. Jusqu’à la fin, Paris s’est démené pour trouver une solution diplomatique. Guidé par l’idée que “chaque jour sans guerre est un jour gagné pour la paix”, Macron cherchait le dialogue.Toute l’architecture érigée par l’Élysée s’est effondrée, et “la déception est donc énorme à Paris”. De fait, c’est un épisode lourd de conséquences, annonce déjà La Vanguardia, car la France, membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU et membre de l’Otan, est depuis le Brexit le seul pays de l’Union européenne à disposer d’un arsenal nucléaire. Ce qui lui confère “une grande responsabilité dans la réponse qu’elle va apporter”.
Source: courrierinternational