Le président Guinée-Bissau Umaro Sissoco EMBALO, et président en exercice de la CEDEAO a annoncé ce jeudi 28 juillet lors de sa conférence presse conjointe avec le président Emmanuel MACRON qu’il se rendrait bientôt au Mali en vue de discuter avec les autorités maliennes sur le processus de retour à l’ordre constitutionnel.
Emmanuel MACRON poursuit sa tournée en Afrique. Ce jeudi 28 juillet, il a été réussi par le président en exercice de la CEDEAO, Umaro Sissoco EMBALO. Une visite de travail au cours de laquelle, outre les relations bilatérales, ils ont abordé la transition au Mali, en Guinée Conakry et au Burkina Faso, ainsi que l’insécurité dans le Sahel.
Abordant la question de rupture démocratique à laquelle son pouvoir a échappé, il y a quelques mois, le président Umaro Sissoco EMBALO a indiqué que des initiatives sont en cours au sein de la CEDEAO afin d’empêcher ces situations récurrentes.
« Je peux vous dire que l’idée de la création d’une force anti putsch qui permettra de connaître que nous sommes au 21e siècle et les coups d’État sont inadmissibles est déjà sur la table. Pour devenir chef d’État, il y a des procédures. Il faut que nous soyons tous républicains. C’est le peuple qui a le droit de sanctionner le dirigeant. Ce n’est pas le coup d’État», a déclaré le président Guinée-Bissau.
Pour le président français, cette décision est une stratégie efficace de lutte contre les déstabilisations qui ont été nombreuses dans la région où des groupes militaires ont profité de l’affaiblissement d’État pour prendre le pouvoir.
Sur la situation au Mali, EMBALO a annoncé qu’il sera à Bamako, sans plus de précision, afin d’échanger avec les autorités de la transition sur le processus du retour à l’ordre constitutionnel.
Soutenant et s’alliant à la décision de l’organisation sous régionale, il est de sa responsabilité d’une part, selon MACRON, d’œuvrer pour que le peuple malien puisse retrouver la voie consistant à exprimer sa souveraineté populaire. Parce qu’on ne peut considérer que c’est une bonne chose que « la junte ait prise le pouvoir sur la base d’un coup d’État ».
Après, il invite la CEDEAO à bâtir le cadre de stabilité qui permet de lutter efficacement contre le terrorisme. Force est de constater, selon lui, que le choix fait par les autorités de la transition malienne en s’alliant avec Wagner est inefficace pour lutter contre le terrorisme. Grave, a ajouté MACRON, ce combat n’est plus l’objectif de ce groupe de sécurité privée.
Auparavant, du 25 au 26 juillet, MACRON qui était Yaoundé où il a entamé sa tournée, la question du Mali s’était également invitée dans les débats. Ainsi, lors de cette 1re étape, le président français Emmanuel MACRON, face à la presse, ce mardi 26 juillet, s’est prononcé sur l’implication de son pays dans la guerre contre les terroristes au Mali, et dans la guerre en Ukraine.
Selon Emmanuel MACRON, ces deux pays, l’Ukraine et le Mali, présentent deux situations différentes, ce qui justifie l’intervention militaire de la France au Mali.
« En Ukraine, vous avez un pays souverain dont l’intégrité territoriale a été violée par une agression unilatérale d’un voisin qui est la Russie. C’est une guerre lancée par la Russie », a-t-il fait savoir d’entrée.
Mais, il reconnaît toutefois que le terrorisme a déstabilisé des pays, dont le Mali. Plus que des armes, son pays était engagé militairement au Mali à la demande, dit-il, de nos autorités.
À cause de la brouille diplomatique entre les autorités françaises et maliennes, cette opération est en train d’entamer sa phase finale de retrait du pays.
« Nous avons fait beaucoup plus au Mali qu’en Ukraine. Je vous parle de la gravité d’un chef d’État qui a eu à enterrer des soldats parce qu’ils sont venus sur le sol africain défendre la souveraineté d’un État qui n’était pas le leur », a déclaré MACRON.
Alors que certains confrères accusaient l’occident de deux poids deux mesures dans leur soutien à l’Afrique et à l’Ukraine ; pour MACRON, ce deux poids deux mesures est dans l’autre sens que celui évoqué, en rappelant le début de l’intervention armées françaises au Mali en 2013.
« Si aujourd’hui, il n’y a pas un califat territorial au Mali, parce qu’il y a eu l’armée française. Allez voir beaucoup d’autres que la France pour leur demander les deux poids, deux mesures. La France est le pays qui s’est le plus engagé pour des États africains, à leur demande et pour leur sécurité », a indiqué Emmanuel MACRON.
Cette tournée africaine se tient dans un contexte marqué par le rejet de la politique française par la grande majorité de la société civile de certaines de ses anciennes colonies comme au Mali, au Niger, au Burkina Faso.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin