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Macky SALL à la 8e édition du forum de Dakar: ‘‘ l’inertie du Conseil de sécurité dans la lutte contre le terrorisme en Afrique porte en elle la défaillance du système multilatéral’’

Le président du Sénégal, Macky SALL, a affirmé ce lundi 24 octobre à l’ouverture des travaux du Forum international de Dakar que les Opérations classiques de paix des Nations unies ont montré leurs limites dans la lutte contre le terrorisme. Selon lui, l’Afrique subissant de plein fouet les attaques de ces forces obscurantistes doit en urgence « rendre opérationnelle la Force africaine en attente » et s’engager à son financement.

 

La 8e édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique s’est ouverte ce lundi 24 octobre sur le thème central : «L’Afrique à l’épreuve des chocs exogènes : défis de stabilités et de souveraineté » et bien d’autres thématiques.
Plusieurs présidents et chefs de gouvernement, des personnalités politiques influentes du monde et de nombreuses sommités prennent part à cette rencontre internationale où d’épineuses questions de développement et de défis de notre planète sont évoquées et analysées.
Ce forum se tient alors que des jeunes du continent aspirent à beaucoup de stabilité et de souveraineté pour changer l’ordre établi supposé bâti sur l’intérêt des anciennes puissances coloniales. Mais pour Macky SALL, la responsabilité des problématiques de l’Afrique est à partager.
« En posant la problématique des chocs exogènes, nous n’éludons pas pour autant les manquements dont les solutions relèvent de notre responsabilité, afin de favoriser les conditions minimales de paix et de stabilité propices au développement », a-t-il soutenu.
Il en est ainsi des changements anticonstitutionnels de gouvernement, a ajouté M. SALL, et d’ailleurs, dit-il, font l’objet d’un sommet extraordinaire de l’Union Africaine en mai dernier.
« Quelle qu’en soit la forme, ces pratiques ne sont pas acceptables. Elles ne peuvent pas servir de remède à nos maux. Au contraire, elles les aggravent et nous retardent sur le chemin du développement », a dénoncé le président du Sénégal, qui est aussi acculé par ses adversaires politiques lui soupçonnant de plusieurs dérives et de violations des principes démocratiques.
Outre ces aspects, la stabilité de l’Afrique est menacée par le terrorisme, qui était circonscrit dans certaines zones, mais se propage dans nombreux États dont ceux du Golf de la Guinée.
« Si le continent est devenu aujourd’hui un des épicentres du terrorisme, c’est bien parce que le fléau est alimenté par la criminalité transfrontalière, la prolifération illégale des armes, les flux financiers et trafics illicites de tout genre, et la participation de combattants étrangers », a déclaré M. Macky SALL.
Comme conséquence, a-t-il relevé, des États sont menacés jusque dans leur existence, des vies humaines perdues au quotidien, des services sociaux de base détruits, et plus de 30 millions de personnes restent réfugiées ou déplacées à l’intérieur de leur propre pays.
Face au terrorisme, selon lui, les Opérations classiques de paix des Nations Unies ont montré leurs limites.
« Des Casques bleus attaqués jusque dans leurs propres bases, sans capacités significatives de riposte, ne peuvent assurément pas protéger des populations menacées par des groupes terroristes », fulmine-t-il.
Comment d’ailleurs maintenir la paix quand elle n’est même pas rétablie ? S’interroge le président sénégalais.
« En toute vérité, c’est toute la doctrine des Opérations de paix qu’il convient de mettre à jour en intégrant pleinement la lutte contre le terrorisme, y compris en Afrique dans ces nouvelles philosophies », a suggéré le président Macky SALL.
Avant de prévenir : « le terrorisme qui gagne du terrain sur le continent n’est pas qu’une affaire africaine. C’est une menace globale qui relève de la responsabilité première du Conseil, garant du mécanisme de sécurité collective, en vertu de la Charte de l’Organisation des Nations unies ».
Par ailleurs, le président sénégalais a dénoncé l’ONU en soulignant que « l’inertie du Conseil de sécurité dans la lutte contre le terrorisme en Afrique porte en elle la défaillance du système multilatéral », tout en ajoutant que pour inspirer confiance et adhésion, le multilatéralisme doit servir les intérêts de tous.
À défaut, commente-t-il, il perdra ainsi la crédibilité et la légitimité attachées à son autorité.
« Le Conseil consultatif de haut niveau sur un multilatéralisme efficace, mis en place par le Secrétaire général des Nations unies, fera œuvre utile en examinant des problématiques majeures telles que la paix et la sécurité, le climat, l’architecture financière internationale et l’espace numérique », a espéré le Président Macky SALL.
Également dans le combat contre le terrorisme, l’Afrique ne doit pas rester en marge d’où la nécessité de « rendre opérationnelle la Force africaine en attente (la FAA) et de financer de façon plus adéquate le Fonds de la paix de l’Union Africaine. Nous ne pouvons pas compter sur le financement extérieur pour assurer notre propre sécurité et bâtir une architecture de paix viable ».
Il est persuadé que l’Afrique a au moins des capacités de financer la paix sur le continent.

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin

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