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Ma folie d’encre : Mon ‘’hospitalité’’ chez les frères Drabo

«Le mot c’est le verbe ; le verbe, c’est Dieu», dit un célèbre poète, un génie du 19è siècle.

Une petite idée, à la fois intrigante et capricieuse, tourne toujours dans ma tête. Pourquoi il n’y a jamais eu un livre (pas un seul) sur les frères «Drabo» (Gaoussou et Solo) cet emblématique binôme qui aura dominé, de par son indéniable aura et son prestige, la presse écrite malienne durant plus d’une trentaine d’années ! Sont-ils si géniaux, mythiques qu’en s’y essayant, on s’y casserait bien la tête ? Comment peut-on alors s’y prendre, afin donc de trouver le meilleur angle, le meilleur style, les mots bien précis, sans être ni pointilleux, ni trop précautionneux ?

En tout cas, leur belle histoire auréolée de tant d’étoiles et qui ressemble à s’y méprendre à une héroïque épopée journalistique (dans ce pays éminemment oral) mérite d’être écrite, contée, racontée à tous les débutants dans ce métier, à tous ceux qui rêvent d’une grande carrière dans ce métier de l’excellence. Eh oui ! Les Drabo ! Deux grands bourreaux du travail, deux grands passionnés de la plume, deux grands dénicheurs de talents, sans doute les meilleurs. Ils sont l’exemple le plus achevé de ce que mon maître d’école nous répétait sans cesse en verbes sacrés, qu’être Malien se mérite par un exceptionnel don de soi à son pays, une abnégation continue au travail bien fait qui, seul, libérait, à ses yeux, chaque homme des liens de la servitude et de l’humiliation permanente.

Tel a été, à mon avis, le signe ou le style si particulier de ce binôme mythique comparable au Yin et au Yan, ou encore cette extraordinaire divinité «Kontron ni Sanè» de la confrérie des chasseurs. Ils étaient toujours les premiers à venir au bureau et toujours les derniers à en repartir !

Sur le plan professionnel, la rigueur lumineuse sur toute la ligne, la rigueur jusqu’au bout des ongles. Et comme ils ne sont ni prophètes, ni Dieu, souffrez donc que je dise qu’ils sont aussi imparfaits comme vous et moi et qu’en bon malinké, seul compte à mes yeux le bon côté de mon «hospitalité» dans ce temple unique et incomparable- à nul autre -, ce haut-lieu de l’apprentissage et du savoir journalistique, que j’aie dû abandonner pour des raisons purement personnelles (un exil intérieur) sans jamais retourner sur mes pas pour aller voir les Drabo. Pudeur, Ingratitude ? Que sais-je ?

Quel est le meilleur journaliste de la place capable à mes yeux d’écrire un livre-témoignage sur les Drabo ? J’ai un nom dans la tête.

B Camara

 

Réaction de Bassé Diarra

Merci, mon cher Bacary. J’ai la même bonté de cœur envers les frères Drabo auxquels justement, toi et moi, devons, c’est indéniable, le success-story de notre carrière journalistique entachée par une (malencontreuse?) parenthèse qui nous a jetés, tous les deux, sur le chemin de l’exil. Nous avons beau expliquer nos raisons de cette évasion, certains de nos confrères n’ont jamais voulu y croire, tandis que nos boss Drabo se montraient un tant soit peu inconsolables, pris au dépourvu par ces départs précipités de cette bonne graine sur laquelle ils veillaient, telle maman poule sur ses œufs, et en laquelle ils espéraient avoir la relève rassurante, car l’heure de la retraite sonnait déjà à leur porte.

M. Camara, comme toi, j’ai également eu toujours cette pensée à la perpétuation de cette “héroïque épopée journalistique” de Gaoussou et Souleymane Drabo, incontestablement deux monuments, deux têtes bien faites de la plume journalistique à l’échelle continentale. Et, comme toi, j’ai aussi un nom en tête pour écrire une œuvre à ce sujet.

Le Challenger

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