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Lutte nationale contre la criminalité organisée : LES JALONS INSTITUTIONNELS ET NORMATIFS ONT POSÉS

Notre pays est résolument engagé dans la lutte contre la criminalité organisée. Il y a juste une semaine, les experts locaux et internationaux s’étaient rencontrés ici même à Bamako dans le cadre d’un colloque sous-régional de haut niveau sur la criminalité transnationale organisée. Toujours dans la même veine, et cette fois au niveau local, les membres du comité de pilotage du programme national intégré de lutte contre la drogue et la criminalité organisée ont tenu hier jeudi leur deuxième réunion. Cela se passait au CICB sous la présidence du ministre de l’Administration territoriale Moussa Sinko Coulibaly, assurant l’intérim du Garde des sceaux en déplacement. La cérémonie d’ouverture de ces travaux s’est tenue en présence du coordinateur national du programme, Cheikna Détéba Kamissoko, ancien ministre de la Justice. Il avait à ses côtés plusieurs responsables du programme et de nombreux autres invités.

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La tenue de cette rencontre marque donc un tournant décisif dans le processus de mise en place d’un cadre de synergie pour la mise en œuvre des activités de la chaîne répressive dans notre pays, a rappelé le ministre Coulibaly. Selon lui, grâce à une approche participative et interactive entre les experts nationaux et ceux de l’ONU, « nous sommes parvenus à élaborer un document de projet dont la mise en œuvre nous permettra d’une part, de renforcer les capacités des structures nationales concourant à la lutte contre la criminalité, et d’autre part, de procéder à  la création des conditions de sécurité propices au développement harmonieux du Mali ».

Les résultats obtenus jusqu’ici ne relèvent pas du hasard. En fait, les plus hautes autorités du pays se sont senti interpellées par le développement croissant et multiforme de la criminalité dans notre sous-région. Le président de la République avait à cet égard inscrit dans son programme de développement économique et social, la question de sécurité dans notre pays et dans toute la bande du Sahel. Une question pour laquelle la réponse devait se trouver dans le cadre de l’Etat de droit et se traduire par la dispense d’une justice crédible et saine.

Selon Moussa S. Coulibaly, notre pays a entrepris d’énormes réformes aussi bien sur le plan institutionnel que normatif afin de créer les meilleures conditions permettant l’exécution correcte des activités du programme objet de la rencontre. Ainsi, au plan institutionnel, notre pays a procédé à la création de pôles économiques et financiers dans les ressorts des trois Cours d’appel du pays, celle du Bureau du vérificateur général (BVG), la création d’une cellule nationale de lutte contre la prolifération des armes légères. A ceci s’ajoute la mise en place d’un comité interministériel de coordination de lutte contre la drogue, et celle d’un comité interministériel de sûreté de l’aviation civile.

Parlant du cadre normatif, le ministre dira qu’en plus du Code pénal et du Code de procédure pénal, le Mali s’est doté de législations spécifiques relatives aux armes légères et munitions, aux drogues et précurseurs de drogues, au blanchiment d’argent, au terrorisme et à son financement. En outre, notre pays a ratifié la plupart des instruments universels contre la criminalité transnationale organisée et signé des traités de coopération et d’entraide judiciaire avec treize pays et parties aux différentes conventions de l’union africaine, de la CEDEAO et de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) en matière de sécurité et de criminalité. « Le programme national intégré du Mali est un instrument qui, à terme pourra combler les attentes placées en lui, mais il représente surtout un tremplin indispensable pour l’élaboration future d’une politique criminelle cohérente », a-t-il dit.

Cheickna D. Kamissoko de son côté a rappelé la principale mission dévolue à sa structure qui est de coordonner toutes les actions allant dans le sens de la lutte contre la criminalité organisée. Une lutte impliquant les experts de la Justice, ceux de la Sécurité intérieure sans oublier ceux de l’Economie et des finances. « La criminalité ne concerne pas seulement les atteinte physiques aux personnes. Elle concerne aussi les atteintes à l’économie du pays », a-t-il précisé. Il a par ailleurs assuré que les acteurs des différents départements impliqués travailleront en synergie pour identifier leurs cibles d’interventions avant d’agir.

Mh. TRAORÉ

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