Le séminaire, dont le thème est : « Initiatives de transformation des conflits et la lutte contre l’extrémisme violent : expériences et bonnes pratiques des femmes et des jeunes dans le Liptako-Gourma», vise aussi à créer un espace de partage d’expériences transfrontalières dans le cadre de la lutte contre la criminalité, le terrorisme et l’extrémisme violent mais, aussi, à favoriser la synergie d’actions et le réseautage entre les différents acteurs, intervenant dans la Région
La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Bintou Founè Samaké, en présence de son collègue des Affaires religieuses et du Culte, Dr Mahamadou Koné, de l’ambassadeur du Japon au Mali, Daisuke Kuroki et du directeur général de l’EMP-ABB, le général Mody Beréthé.
Le projet, financé par le Japon, à hauteur de 131,5 millions de Fcfa, vise à créer un espace de partage d’expériences, tirées des différentes initiatives locales entreprises par les femmes et les jeunes dans le Liptako-Gourma pour la recherche de la stabilité.
Le directeur général de l’EMP-ABB a indiqué que la Région frontalière du Liptako-Gourma, couvrant des parties du Niger, du Mali et du Burkina Faso fait face, depuis 2012, à un climat d’insécurité et de violence permanente et continue. « Il s’agit notamment de deux régions au Niger (Tillabéry et Dosso), de quatre régions au Mali (Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal) et de huit autres au Burkina Faso (Ouagadougou, Tenkodo, Manga, Kaya, Fada-N’Gourma, Ziniaré, Ouahigouya et Dori)», a-t-il précisé.
Le général Béréthé a aussi souligné que la jeunesse de ces pays est touchée par le chômage, l’insuffisance de perspectives, la porosité des frontières, la fragilisation des liens entre les autorités locales et les populations. Mais aussi par les vulnérabilités socioéconomiques qui sont parmi les éléments constituant le lit de la criminalité, de l’extrémisme violent et du terrorisme.
La ministre de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille a dit qu’aujourd’hui, la Région frontalière entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger est minée par un climat d’insécurité et de violence, depuis 2012. Selon Bintou Founè Samaké, la fragilité de cet espace puise ses racines dans un terreau de vulnérabilités socioéconomiques. « Dans ce contexte, dira-t-elle, les femmes et les jeunes ont un rôle prépondérant à jouer pour le retour de la paix et de la cohésion sociale ». Pour la ministre en charge de la Promotion de la Femme, l’apport et le potentiel de ceux-ci dans la prévention des conflits et de l’extrémisme violent dans les trois pays est mal connu et peu documenté.
Pourtant leur rôle est déterminant au triple plan : local, national et international. C’est au regard de ce constat, en termes de non visibilité de leurs actions dans ces zones de conflit que l’EMP-ABB a voulu attirer l‘attention des décideurs et des partenaires techniques et financiers sur le travail abattu dans l’ombre par les femmes et les jeunes à travers cet atelier.
Quant au ministre des Affaires religieuses et du Culte, il a rappelé que le gouvernement a élaboré et adopté en 2018 la Politique nationale de la prévention et de la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme au Mali.
A en croire Dr Mahamadou Koné, cette politique s’articule autour de cinq axes principaux, à savoir : la prévention, la protection, la poursuite, la réponse et la cohésion sociale.
Pour sa part, l’ambassadeur du Japon dira que le projet vise à développer un cadre de partage des meilleures pratiques et expériences entre les acteurs de la sécurité et coordonner les mécanismes, actions et initiatives de stabilisation. Daisuke Kuroki a confirmé l’engagement de son pays à contribuer à une paix durable dans les zones en conflit, dont le Liptako-Gourma.
AD/MD (AMAP)