L’Association pour la Consolidation de la paix, le développement, la protection et la Promotion des Droits Humains (TEMEDT) a commémoré la date historique du décret de l’abolition de l’esclavage signé en France le 27 avril 1848. C’était à la faveur d’une conférence de presse organisée le 28 avril 2022 à son siège à Magnambougou Faso- Kanu. L’événement était couplé au lancement d’un nouveau projet intitulé : « Défions l’esclavage sur le travail et l’ascendance au Mali » qui est en phase primaire.
Cette conférence de presse était animée par la vice-présidente de l’Association TEMEDT, Mme Raichatou Walet ALTANATA ; qui avait à ses côtés le coordinateur du nouveau projet, Abdoulaye MACKO et le président d’honneur de TEMEDT, Ibrahim Ag IBALTANAT. On notait également la présence du représentant de l’ONG Constellation, Alfousseini SANGARE…
Après le mot de bienvenue de Mme Raichatou Walet ALTANATA, le président d’honneur de TEMEDT, Ibrahim Ag IBALTANAT, a fait un bref aperçu sur les origines de l’esclavage et son apparition au Mali.
À l’entame de son propos, il a rappelé que l’objectif de la conférence était de commémorer la date du 27 avril 1848, date de la signature du décret de l’abolition de l’esclavage signé en France.
L’occasion était donc bonne pour les responsables de TEMEDT pour dénoncer le caractère absurde et barbare de l’esclavage, une pratique qui perdure dans nos sociétés, notamment dans certaines localités du Mali.
Soulignant le caractère inhumain de l’esclavage, les conférenciers feront un rappel historique de l’esclavage qui a existé dans la quasi-totalité des sociétés, que ça soit en occident, en Asie, au Moyen-Orient ou en Afrique. Une pratique dont l’Europe s’est défaite avec l’évolution des mentalités et l’introduction des concepts portés par les défenseurs de droits humains.
Ainsi, la date du 10 mai a été reconnue comme la «journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition» depuis 2006 en France.
Une évolution d’ailleurs félicitée par les conférenciers qui souhaitent un tel progrès des mentalités sous nos cieux.
En effet, si grâce aux actions combinées des défenseurs des droits humains, notamment de l’Association TEMEDT, des résultats significatifs ont été réalisés dans la lutte contre l’esclavage au Mali, il n’en demeure pas moins que notre pays ne dispose pas encore de loi spécifique à son abolition. Toutefois, les membres de TEMEDT restent confiants sur l’avancement de l’avant-projet de loi qui est sur la table des décideurs.
Par ailleurs, cette conférence a été une occasion pour des personnes victimes de violence physique de témoigner de la barbarie vécue dans leur localité pour avoir soutenu la lutte contre l’esclavage.
Pour sa part, le coordinateur du Projet « Défions l’esclavage sur le travail et l’ascendance au Mali », Abdoulaye MACKO, a axé son intervention sur les objectifs de son projet.
D’un coût d’environ 75 millions pour une durée de 24 mois, « Défions l’esclavage sur le travail et l’ascendance au Mali », selon son coordinateur, est un projet d’assistance qui pour le moment est en phase primaire.
Il ressort de son propos qu’il y a environ 800 000 esclaves au Mali, dont 200 qui sont assujettis à des maîtres.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : Info-Matin