Divergence de points de vue entre Paris et Bamako, mais également entre Koulouba et la Primature. Le Président de la transition Bah N’Daw, semble dans une lecture qui est loin de s’harmoniser avec celle de son premier ministre. En effet, au cours de la rentrée solennelle des cours et tribunaux 2020-2021, le 19 novembre, le Président de la transition Bah N’daw, a été on ne peut plus clair.
« Il n’y a pas de défi plus pressant que le terrorisme sur toutes ses formes. Le recouvrement de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale. A la suite de mes prédécesseurs… j’engage le gouvernement dans une guerre sans merci contre l’insécurité, les fauteurs de troubles, les idéologues de la violence, des obscurantistes prétextant de l’islam, pour sévir contre les citoyens », a clairement affirmé le chef de l’Etat.
Une déclaration qui vient lever toute équivoque sur la position malienne dans la lutte contre le terrorisme.
Toutefois, cette déclaration, à y voir de près, plonge les autorités de la transition, dans une divergence qu’il faille rapidement soigner. Puisqu’il n’y a pas plus d’un mois, notamment le 26 octobre lors de la visite de Jean Yves Le Drian, le premier ministre Moctar Ouane, s’était appesanti sur les recommandations du Dialogue National Inclusif, pour ne pas écarter la piste du dialogue. Ce qui avait même donné espoir à certains maliens, qui espèrent le retour de la paix , grâce à des négociations possibles entre l’Etat et les groupes armés.
Cependant, Bah N’daw a tranché à travers une déclaration de guerre « solennelle » du Chef de l’Etat malien. La France ne pouvait rêver mieux. Car, les lignes s’harmoniseraient enfin entre le Mali, et son allié de taille.
Toutefois, comme l’a indiqué le premier ministre Moctar Ouane, le dialogue avec les terroristes est une demande souveraine du peuple malien, et réaffirmée par les recommandations des travaux des « concertations nationales sur la transition ». Alors, la question que se posent certains observateurs, est de savoir, si le Président de la transition ne s’écarte pas de l’esprit des recommandations des concertations nationales.
Ousmane Tangara