Une pandémie peut en cacher une autre serait-on tenté de dire. La pandémie de la Covid-19, face à laquelle même les systèmes de santé les plus performants sont en train de mettre un genou à terre, focalise plus à l’heure actuelle le débat et les interventions dans le domaine de la santé. Mais pour autant, le VIH/Sida reste une redoutable pandémie et on doit continuer d’en parler.
En tout cas, c’est la conviction du Projet Atlas (Autotest VIH, libre d’accéder à la connaissance de son statut) qui a initié un atelier de dissémination des résultats préliminaires de recherche sur l’autotest de dépistage du VIH, mercredi 28 avril 2021 à Maeva Palace. La cérémonie d’ouverture était présidée par le Coordinateur-adjoint de la Cellule sectorielle de lutte contre le Sida, la tuberculose et les hépatites du ministère de la Santé et du Développement social (CSLS-TBH/MSDS), Dr Bakary Konaté, en présence du chef de mission SOLTHIS Mali, Alain AKONDE et de nombreux invités, dont l’USAID, l’OMS, les Associations/ONG communautaires de lutte contre le Sida, les institutionnels, les partenaires techniques et financiers et les chercheurs.
L’auto dépistage est un processus par lequel l’utilisateur ou l’utilisatrice prélève lui/elle-même un échantillon (fluide oral ou sang), effectue le test pour le VIH, puis interprète seul(e) son résultat, souvent dans un cadre privé. Le Projet Atlas cherche donc à réduire la charge de morbidité et de mortalité liée au VIH et au Sida, à travers l’amélioration de l’accès à l’autotest et en assurant un lien efficace avec la prise en charge. Le programme entend également contribuer à la promotion de l’autotest du VIH, un outil de diagnostic approuvé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et adopté par le Mali comme stratégie de dépistage du VIH.
Cependant, il est essentiel de maintenir le cap dans la lutte contre la pandémie du Sida en période de crise, en menant des activités allant dans le sens de la prévention et le dépistage pour briser la chaîne de transmission du virus, donc réduire le taux de contamination.
Le coordinateur de la Cellule sectorielle de lutte contre le Sida, la tuberculose et les hépatites (CSLS-TBH) a affirmé que notre pays a adopté les approches différenciées, en matière de lutte contre le VIH/Sida et la nécessité d’adopter des approches bien ciblées pour atteindre ceux qui n’ont pas accès aux services de dépistage. Il a souligné que l’autotest de dépistage du VIH représente une réelle opportunité, diversifie les modes de proposition du dépistage et permet de toucher les personnes les plus à risque. Ainsi, il s’est réjoui de l’élaboration et de la validation de la stratégie nationale d’autodépistage et de son guide d’utilisation au mois de février dernier.
Le chef de mission SOLTHIS, Alain AKONDE expliquera que l’autotest de dépistage du VIH a été intégré dans la stratégie de dépistage et permet d’atteindre les cibles difficiles d’accès en toute discrétion. Il est une stratégie essentielle pour accroître le recours au dépistage et la fréquence des tests au sein des populations, a-t-il dit, avant de préciser que le volet recherche du projet comporte un ensemble d’enquêtes observationnelles visant à décrire, à analyser et à comprendre les effets sociaux, sanitaires, épidémiologiques et économiques de l’auto dépistage.
Parlant de la recherche, il y a eu le partage des résultats préliminaires de recherche sur l’autotest de dépistage du VIH en visioconférence, par des chercheurs :
1. Opinion des décideurs et des acteurs clés sur la dispensation de l’ADVIH (présentée par Mme Odette KY ZERBO)
2. Retour d’expériences au Mali sur l’utilisation de l’ADVIH dans les consultations VIH pour le dépistage des partenaires (présenté par Mme Sokhna BOYE)
3. Coût de la stratégie de mise en œuvre de l’ADVIH au Mali (présenté par Mark D’ELBEE)
4. Perspectives sur l’ensemble des recherches (par Joseph LARMARANGE).
Source : L’ESSOR