Dans sa croisade contre la maladie, le Programme nationale de lutte contre le paludisme (PNLP) a tenu ce jeudi 12 octobre 2023 à l’hôtel de l’amitié de Bamako, un atelier de partage sur la mise en place du nouveau vaccin antipaludique appelé « vaccin R21 Matrix-M », approuvé par I ‘Organisation Mondiale de la Santé, le 03 octobre 2023.

Placée sous la présidence de Youma SALL, représentante du ministre de la santé et du développement sociale ; cette rencontre a réuni représentante de l’OMS, Tako BALLO ; la directrice PNLP, le Médecin Colonel Aïssatou KONE ; le représentant de Malaria recherche and Training Center (MRTC), Alassane DICKO, etc.
Cette journée a été l’occasion pour les acteurs de la santé d’échanger sur le processus ayant abouti à l’homologation du vaccin R21 ; et sur son efficacité.
S’ajoutant au vaccin « RTS, S » approuvé en octobre 2021, le chercheur, Alassane DICKO a indiqué que le vaccin R21 Matrix-M a été mis au point par l’université d’Oxford, au Royaume Uni, par le professeur Adrian HILL et fabriqué en Inde par l’Institut des sérums de l’Inde (SII) Firme qui produit la plus grande quantité de vaccins au monde.
Ainsi, M. DICKOE a fait savoir que les essais cliniques du vaccin R21 ont été mené au Mali, notamment à Bougouni et à Ouélessébougou ; au Burkina-Faso ; au Kenya, et en Tanzanie.
Le chercheur a expliqué qu’il a été démontré dans les zones où la transmission du paludisme saisonnier est forte, que le vaccin R21 permettait une réduction de 75%.
« A des prix de 2 à 4 $ par dose, le rapport coût-efficacité du vaccin R21 serait comparable à celui d’autres interventions antipaludiques recommandés et d’autres vaccins destinés aux enfants » a-t-il souligné ; tout en indiquant que les essais cliniques ont montré que ledit vaccin était sûr et que comme pour les autres nouveaux vaccins, la surveillance de l’innocuité se poursuivra.
Evaluant le rapport de l’OMS sur le résultat de recherche, M. DICKO a relevé que le vaccin R21 permet un taux de réduction de 80% chez les enfants de 5 à 36 mois ; 89% chez les enfants de 5 à 17 mois et 77% de réduction chez les enfants de 18-36 mois au Mali.
Pour sa part, la directrice du PNLP a mis le point sur la problématique et les défis liés à la lutte contre le paludisme dans notre pays.
Aussi, elle a fait part des perspectives du programme pour la lutte contre le paludisme à savoir : la poursuite de la campagne de couverture universelle en MLD en 2023 (phase 2) dans les régions de Gao, Tombouctou, Kidal, Taoudénit, et Ménaka ; la demande du vaccin « RTS, S » et « R21 Matrix-M » ainsi que l’implémentation de la vaccination en 2024 dans les zones de forte transmission du paludisme ; la poursuite de la CPS chez les enfants de 3 à 59 mois et son extension aux enfants de 5 à 10 ans.
L’amélioration de la qualité des données ; la recherche d’autres sources de financement pour la poursuite de la PID.
Il s’agit aussi de la demande d’une nouvelle subvention de lutte contre le paludisme au Fonds mondial d’une valeur de 55 milliards de Francs CFA pour la période 2025-2027 sont aussi visé par le PNLP.
La représentante de la ministre quant à elle, s’est réjouie de la mise au point d’un deuxième vaccin homologués par l’OMS et qui est prêt à être implémentés par les programmes nationaux de lutte contre le paludisme chez les enfants de moins 5 ans dans les zones de forte transmission du paludisme.
Ainsi, elle a rappelé que le paludisme demeure un problème de santé
publique au Mali, constituant la première cause de morbidité (43%) et
de mortalité(27%) selon les données rapportées dans le système
national d’information sanitaire en 2022 à travers le DHIS2 et cela,
malgré les progrès enregistrés au fil des années.
Avant de terminer, elle a réitéré l’engagement du ministre de la santé et du développement social à ne ménager aucun effort pour accompagner le processus d’implémentation de la vaccination contre le paludisme au Mali à travers les deux vaccins « RTS, S et R21 Matrix ».
À ses mots, Alassane DICKO y a ajouté que l’Institut des sérums de l’Inde s’engage à produire et à fournir à grande échelle le vaccin R21, dont 100 millions de doses en 2024.

PAR AMINA SISSOKO

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